Malgré la cherté de la bouteille, les acheteurs ne manquent pas De nombreux villages étaient encore isolés, hier, notamment Aït Smaïl, commune de Kendira. Un bateau de 3840 tonnes butane en provenance du port d'Arzew (Oran) a accosté hier le port de Béjaïa. Le pompage du produit a commencé une heure après pour se poursuivre encore à l'heure où nous mettons sous presse. C'est ce qu'a indiqué hier le commandant Matari Nabil du navire Barouda de la société Hyproc. Alerté par les informations portant sur la situation de crise à Béjaïa, ce commandant a pris le courage d'affronter la tempête et la forte houle qui a sévi durant toute la nuit de vendredi à samedi sur le large des côtes algériennes. Voilà qui mettra fin à une crise qui n'aura que trop duré. Elle est cependant porteuse de leçons qu'il convient de retenir. Le problème du gaz ne serait pas seulement lié à la fermeture des routes mais également à la rupture de stock de Naftal. Les capacités de stockage dont dispose ce centre d'enfûtage de Béjaïa ne sont pas en mesure de répondre à cette situation exceptionnelle. Résultat: le centre d'enfûtage de Béjaïa était dans l'incapacité de satisfaire une forte demande sur la bonbonne de gaz butane. Alors que pratiquement tous les axes routiers sont rouverts à la circulation, le gaz n'arrive toujours pas dans les contrées éloignées. Pire que ça, il manque même au chef-lieu et au niveau des localités du littoral, pourtant très peu affectées par la neige. Cet état de fait n'a pas manqué de soulever la colère des habitants. C'était le cas avant-hier à Souk El-Tenine, à 35 km à l'est de Béjaïa, et à Bir Slam dans la ville de Béjaïa. Si à Souk El Tenine des échauffourées ont même éclaté entre plusieurs dizaines de jeunes et la police, au chef-lieu ce ne fut fort heureusement pas le cas. En ce temps de froid polaire, la tension sur ce produit devait baisser depuis hier à la faveur de l'accostage du navire Barouda. Les responsables de Naftal de la wilaya tentent d'y remédier en procédant aux livraisons par leurs propres camions des différentes communes. Le gaz sera disponible «partout dans la wilaya et en quantité», selon le directeur du centre enfûtage de l'entreprise Naftal de Béjaïa. Par ailleurs, à la crise du gaz se sont ajoutées d'autres difficultés toujours liées aux intempéries. Neuf familles de Bouhiane, commune de Melbou (est de la wilaya de Béjaïa), dont les maisons menaçaient de s'effondrer, ont été évacuées, avant-hier, vers un centre de vacances transformées momentanément en «centre de transit». 15 vaches demeuraient coincées dans la neige dans le Douar dit Ighil Ouli (Taghma) dans la commune d'Aït Smaïl toujours à l'est de la wilaya. Outre Ighil-Ouli, le douar Bouraâ était aussi isolé dans cette commune. Le CW06 reliant les localités d'Aït Smaïl, Bordj Mira et Bouandas (Sétif) était rouvert, mais demeure très difficile par endroits. Pas moins de 15 poulaillers ont été durement touchés aussi dans la localité d'Adekar, située à plus de 1200 m d'altitude. A Ath-Yahia, Laâziv et Ikhtavens, etc., le toit du bureau de poste de Thadart Tamokrante, dans la commune d'Amizour, a cédé aussi sous le poids de la neige. Des ruches, poulaillers et cultures ont été endommagés aussi par la neige dans plusieurs localités montagneuses, ont déploré de nombreux paysans et fellahs. Plusieurs villages étaient encore isolés hier, notamment à Aït Smaïl (Ighil Ouli, Bouraâ), commune de Kendira (Takarouvth, Zeka et Afroune N'cheikh, Ighil Hamdoune, Amalou, Ighil Ouan, etc.) les engins de l'armée sont toujours à pied d'oeuvre poursuivant le déblaiement de la neige sur la RN 75, mais le convoi de solidarité des citoyens de Barbacha composé de trois bus, de six ou sept autres véhicules chargés de vivres n'ont pas pu s'y rendre à cause des accès non débloqués, nous informent des habitants. A Kherrata, bien que la RN 9 soit totalement ouverte, il reste des villages comme Ath Laâziz et Bradma et autres petits douars isolés toujours en raison de la neige. A Adekar, quelques villages restent toujours bloqués comme Tizi El-Korne, etc. alors qu'à Assif El Hammam, des citoyens réclament du gaz butane. A Chellata, c'est le même décor en raison de la neige. Il s'agit d'Ath M'Keqedem, Ath Mahiou, Tizi Maghras. A Tichy, le village Iaâzouzen est toujours enclavé. On peut noter aussi le petit douar Tabouanante dans la commune d'Ighil-Ali, Tighilt Talelalt dans la commune de Béni M'likech. A Draâ El Gaïd, les villages Idjiouène et Takliaât sont toujours enclavés depuis plus d'une semaine aussi. Au sommet de l'Akfadou, où est implanté le centre de diffusion et de transmission (TDA), les soldats et les gardes communaux n'ont eu de salut qu'à la faveur de l'intervention des habitants des villages d'Akfadou. 80 jeunes ont courageusement et par deux fois, bravé la tempête de neige pour acheminer des vivres aux soldats de l'ANP et gardes communaux, en charge de la sécurisation des lieux.