Douze membres présumés du groupe islamiste Boko Haram ont été tués à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, lors d'une fusillade avec l'armée, a déclaré lundi un porte-parole militaire tandis que des habitants ont accusé l'armée d'attaquer, en réponse, des civils. Des soldats ont échangé des tirs «avec des hommes armés soupçonnés d'appartenir à Boko Haram hier (dimanche) », a déclaré le lieutenant colonel Hassan Mohammed, porte-parole de la force spéciale (JTF) déployée à Maiduguri, fief des islamistes. «Douze membres de Boko Haram ont été tués tandis que deux membres de la JTF ont été légèrement blessés », a-t-il ajouté. Des habitants de Maiduguri, une ville secouée par des violences incessantes, ont affirmé que suite à la confrontation dimanche entre armée et islamistes, dans le quartier de Budum, des soldats se livraient à des exactions contre des civils accusés de soutenir Boko Haram. «Les soldats ont commencé à tirer sans distinction et à mettre le feu à des maisons et à des voitures, contraignant des habitants à fuir », a déclaré à l'un d'entre eux, Abbas Miko. Il a affirmé que la maison d'un imam avait notamment été brûlée. Le fils de cet imam, Babagana Alkali, a affirmé que l'armée continuait lundi son raid dans le quartier. L'armée a déjà été accusée dans le passé de s'en prendre à des civils après des attaques attribuées à Boko Haram, ce qu'elle a nié. Interrogé sur les accusations d'habitants lundi, Hassan Mohammed a déclaré : «il a été observé que des individus permettent encore à Boko Haram d'utiliser leurs lieux de culte, commerces ou domiciles, contre les agences de sécurité ». «De tels actes font immédiatement de ces lieux des cibles et la JTF est prête à faire face à ce problème de façon appropriée », a-t-il dit. L'armée et la police sont parmi les cibles de prédilection de Boko Haram qui multiplie depuis les mois les attentats sanglants et a notamment revendiqué une vague d'attaques contre des commissariats à Kano (nord) le 20 janvier, ayant fait 185 morts.