«L'environnement, c'est une responsabilité collective. Tout le monde doit être de la partie», c'est l'avis du ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, M.Cherif Rahmani. C'est aussi son message à tous ceux ayant remis en cause sa politique environnementale après les épidémies qui ont sévi cet été un peu partout dans le pays. La peste, la conjonctivite sont le résultat d'un laisser-aller et d'une négligence enregistrée à plusieurs niveaux de responsabilité, semble dire le ministre. La situation est grave à plus d'un titre. Selon une enquête réalisée par l'Institut national de la santé publique, les maladies respiratoires touchent 27% de la population (400.000 cas de bronchite chronique, 1600 de cancer du poumon et plus de 600 000 asthmatiques chroniques). La même étude souligne que 40 % des consultation pour les enfants de moins de 1 an sont dues aux maladies respiratoires et près de 15% d'enfants de 0 à 5 ans meurent d'infections respiratoires aiguës. A titre d'exemple, en 1996, il a été enregistré 1283 décès. Ces pathologies liées à la pollution de l'air engendrent un surcoût important à la collectivité (15 millions de dollars en termeq de coût direct, soit 0,04% du PIB). Les cimenteries, les raffineries de pétrole, les industries métallurgiques, les incinérateurs de déchets hospitaliers, industriels ou ménagers, constituent les principales sources fixes de pollution. «Nous optons dans notre ministère pour la réduction, voire l'arrêt du fonctionnement des installations fixes situées dans le périmètre géographique de l'agglomération et dont les émissions contribuent à la pointe de pollution», précise M.Cherif Rahmani. Un réseau de mesure de la qualité de l'air permettant de connaître avec précision la concentration des principaux polluants dans l'air ambiant en agglomération (Samasafia) a été mis en place en 2002 à Alger et à Annaba. Les résultats obtenus à ce jour montrent aussi bien à Alger qu'à Annaba une prédominance de la pollution par les poussières qui proviennent aussi bien des véhicules diesel que des nombreux chantiers, des terrains vagues et des industries localisées au sein des tissus urbains. Le cadre juridique a été élaboré grâce notamment à la mise en place de la fiscalité environnementale dans le cadre de la loi relative à la protection de l'environnement. Ainsi et au courant du mois de décembre prochain, un Programme pour la protection de l'air (PPA) sera élaboré. Reste l'application sur le terrain, qui exige la mobilisation de toutes les parties concernées, en premier lieu, comme le souligne le ministre, les élus locaux.