Alger veut adhérer rapidement à cette organisation internationale qui vient de connaître un revers patent. A la faveur d'une communication présentée au dernier Conseil des ministres, il a été annoncé que la 6e réunion du groupe de travail chargé du dossier de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se tiendra durant le 4e trimestre de cette année. En conséquence, dès maintenant, il semble que des offres révisées sont préparées. Elles concernent les concessions tarifaires portant sur les produits agricoles, les produits non agricoles, l'identification des secteurs et sous-secteurs des services éligibles à la négociation et le programme des transformations législatives et réglementaires. Il faut rappeler que dans ce laborieux processus d'adhésion de notre pays à l'OMC, plusieurs étapes ont déjà été franchies. Néanmoins, dans cette dernière ligne droite des négociations entre Alger et l'institution du commerce international, et le souhait du gouvernement algérien de mener à leur terme ces tractations, se dresse ce que tout le monde n'attendait pas : l'échec apparu à la conférence ministérielle de l'OMC à Cancun au Mexique. L'un des principaux acteurs de l'organisation de gestion du commerce mondial, la Commission européenne, envisage d'ores et déjà plusieurs scénarios pour surmonter ces blocages. L'OMC à deux vitesses, accords plurilatéraux lorsque le multilatéral n'est pas possible, accélération des initiatives bilatérales etc. sont parmi les hypothèses retenues en cas de défaillances durables des mécanismes de négociation de l'organisation. Critiquant très sévèrement les pays ou groupes de pays vus par l'instance européenne comme responsables du fiasco mexicain, un document de réflexion de cette dernière se penche sur l'avenir du cycle du développement de Doha, sérieusement malmené à Cancun. Ce texte préfigure «un document de réflexion complet» annoncé pour le mois de novembre, moment où selon cette analyse «on devrait savoir si les autres membres de l'OMC sont sérieusement intéressés à revenir à la table de négociation». La Commission européenne considère même que «la communauté internationales, y compris l'Union européenne, est à un tournant» concernant l'avenir du système commercial multilatéral fondé sur des règles. Selon elle, la question qui se pose après la conférence de Cancun est de savoir «si nous avons atteint la limite de ce que beaucoup ou la plupart des membres de l'OMC sont préparés à accepter, s'agissant de la portée des règles internationales». Pour ce qui est de la relance du cycle de Doha qui doit être examiné au plus tard le 15 décembre prochain par le conseil général de l'OMC à Genève, le document européen avertit que, notamment sur le dossier agricole, «les autres participants devront accepter le fait que la négociation est une route à deux voies». Quant à l'Algérie qui fait le forcing pour accéder à ce forum commercial international qui compte désormais 148 pays membres, la série de négociations déjà engagée a permis à notre pays d'affiner les approches relatives aux différents volets abordés et d'apporter les réponses aux attentes des Etats membres. Il s'agit maintenant d'oeuvrer à l'adhésion, de respecter les échéances qui en découlent et surtout de ne pas sombrer dans la précipitation.