La participation du ministre algérien des Affaires étrangères aux travaux de la 30e session des MAE de l'Union du Maghreb arabe confirme, entre autres, l'embellie des relations algéro-marocaines. «Aavant la fin février 2012, il est prévu une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UMA au Maroc.» avait déclaré le 3 janvier 2012 le chef de la diplomatie algérienne sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III. Le délai comme l'annonce ont été respectés. L'UMA a soufflé sa 23e bougie vendredi. Ses pays membres (Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye et Algérie), représentés par leurs MAE respectifs, se sont donné rendez- vous le 17 février, jour de sa création, en 1989, pour examiner «les questions inscrites à l'ordre du jour notamment celles relatives à l'intégration économique maghrébine, la poursuite de la réforme de l'Union, la validation de l'étude relative à la création de la communauté économique maghrébine, l'évaluation de l'état d'avancement du processus maghrébin et les échéances de la prochaine étape» a indiqué un communiqué du département algérien des affaires étrangères qui a ajouté que cette 30e session leur permettra de «poursuivre la consultation et la coordination des positions concernant les questions politiques régionales et internationales intéressant la région». Un comité de suivi dont fait partie Abdelkader Messahel, le ministre algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, sera chargé de déblayer le terrain avant la «grande messe» qui débutera aujourd'hui. La participation du chef de la diplomatie algérienne aux travaux de cette 30e session des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe confirme, entre autres, l'embellie des relations algéro-marocaines. Une bouffée d'oxygène pour cette «réalisation géostratégique» qui est maintenue sous perfusion pendant près de deux décennies. Son Conseil des chefs d'Etat ne s'est plus réuni depuis 1994. La normalisation des relations algéro-marocaines est devenue une condition sine qua non pour l'édification de l'Union du Maghreb. Il est impossible, en effet, de concevoir une mise sur orbite de l'UMA sans le retour du Maroc en son sein et sans que ne soient levés tous les obstacles qui rendront concrets les objectifs assignés à cette institution qui représente un espace économique régional de quelque 90 millions d'âmes. C'est ce à quoi se sont attelés depuis quelques mois les responsables des deux pays (le Maroc et l'Algérie) en procédant à des visites réciproques de haut rang dans le cadre d'une coopération économique plus soutenue dans de nombreux secteurs dont celui stratégique de l'agriculture.L'objectif est de parvenir à assurer la sécurité alimentaire des peuples de la région. La délicate question de la réouverture de la frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc sera-t-elle évoquée en marge des travaux de ce sommet des MAE de l'UMA? C'est certainement plus que probable. L'éluder reviendrait à restreindre la circulation des biens et des personnes et réduirait les potentialités de ce lieu d'échanges exceptionnel qu'ambitionnent de construire les 5 pays de la région. Le Maroc appelle de tous ses voeux à sa concrétisation. L'Algérie y a tendu une oreille attentive qui laisse augurer de la fin de la brouille cyclique qui a miné les relations entre Rabat et Alger. «La fermeture de la frontière entre les deux pays frères que sont l'Algérie et le Maroc n'a jamais été considérée comme une décision définitive. Le rapprochement qui s'opère depuis plusieurs mois entre l'Algérie et le Maroc, et qui va être consolidé avec le nouveau gouvernement marocain, toutes ces évolutions travaillent à la normalisation des relations avec le Maroc à terme», avait indiqué Mourad Medelci au début du mois de janvier. La dynamique impulsée au processus de normalisation entre les deux pays est, de surcroît, aiguillonnée au plus haut niveau. Il aura pour vecteur essentiel la construction de l'Union du Maghreb. «L'action maghrébine est d'abord la cohérence entre les politiques économiques, commerciales, sociales. C'est cela l'UMA. Ce n'est pas seulement une envie», avait souligné le patron de la diplomatie algérienne. La réunion d'aujourd'hui permettra de franchir une autre étape dans la consolidation de cet objectif.