Le 1er secrétaire national du FFS, Ali Laskri Le FFS rendra publique sa position lors du prochain conseil national qui se tiendra bientôt. Les élections législatives du 10 mai prochain constituent un véritable dilemme pour le Front des forces socialistes (FFS). Participer ou boycotter: c'est un choix qui reste en suspens et pour lequel des débats menés depuis un mois n'ont pas suffi pour trancher. Cette question a accaparé l'intervention du premier secrétaire national du parti, Ali Laskri, faite hier à l'occasion de la convention nationale qui s'est déroulée à la salle Sierra Maestra (Alger). «La décision n'est pas encore arrêtée», a annoncé Ali Laskri. Le FFS rendra publique sa position lors du prochain conseil national qui se tiendra bientôt. M.Laskri a exprimé toutes les contradictions et paradoxes que doit affronter son parti avant de prendre sa décision finale. «Pour les uns cette décision paraîtra peut-être provocante, hasardeuse, à courte vue, voire contraire au but recherché. Pour les autres, elle pourrait se justifier par un raisonnement stratégique correct, même s'il est paradoxal», a-t-il indiqué. Le FFS ne traînera certainement pas le pas pour prendre sa décision. Il doit dépasser ses contradictions. Mais pour faire un choix, M.Laskri estime qu'il faut répondre en toute clarté à trois questions fondamentales: «Quelle est l'option qui préserve la souveraineté du pays? Quelle est l'option qui fera avancer le mieux le processus démocratique? Quel sera l'impact de notre décision sur nos militants, sur l'opinion nationale et l'opinion internationale?» Soulignant que la décision de sa formation comporte un risque, l'orateur a indiqué que le FFS ne peut ni éviter ni contourner et à plus forte raison effacer ce risque valable et pour la participation et pour le boycott. «En tout état de cause, le risque est compensé par la perspective de donner une chance au changement et à l'ouverture démocratique. Une chance à notre pays, à sa souveraineté et à son avenir», a ajouté l'orateur, précisant que le débat se poursuivra dans les instances du parti. M.Laskri a souhaité que la décision finale du parti réponde à une éthique qui puisse déboucher sur l'action et sur une dynamique politique et sociale féconde. Dans son intervention, le premier secrétaire du plus vieux parti d'opposition a dit craindre que le régime persiste dans la logique des alternances claniques et se refuse à toute intégration des forces politiques représentatives, à toute ouverture démocratique. «Le Parlement demeurerait alors le lieu de structuration de nouvelles alliances claniques, une chambre d'enregistrement des décisions du pouvoir; ce qui accélérerait la déliquescence de l'autorité de l'Etat, maintiendrait le dialogue social dans la rue et la violence», a-t-il prévenu. Un risque d'autant plus présent que «le contexte actuel fait peser des menaces réelles sur le pays». D'ailleurs, pour M.Laskri, la participation ou le boycott des élections législatives ne constituait qu'un aspect subsidiaire d'une problématique fondamentale et beaucoup plus large: la transition démocratique en Algérie en ce moment particulier de la situation nationale, régionale et internationale. «Ce qui se joue aujourd'hui, ce n'est pas le succès ou l'échec électoral. C'est une prise de décision politique qui veut, dans le cadre d'une stratégie globale, restituer leur pays, leurs vies et leur avenir aux Algériennes et aux Algériens», a conclu l'orateur.