Très attendue, la décision de la participation ou non du FFS aux législatives du 10 mai 2012 a été repoussée pour «bientôt», et le parti d'Aït Ahmed ne tranchera que «lorsque le temps politique l'exigera». Suspense. «La décision n'est pas encore arrêtée. Nous aurons à le faire bientôt», a annoncé, hier, le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, à l'ouverture des travaux de la convention nationale du parti tenus à Alger. Ali Laskri, qui affirme que «quelle que soit l'option retenue, la responsabilité du FFS est engagée», a précisé que cette décision pourrait paraître pour certains «provocante, hasardeuse et contraire au but recherché», alors que, pour d'autres, elle pourrait se justifier par «un raisonnement stratégique correct, même s'il est paradoxal». Ali Laskri a souhaité dans ce sens que «la décision finale du parti réponde à une éthique qui puisse déboucher sur l'action (…), sur une dynamique politique et sociale féconde». «Notre décision entraînera-t-elle un renforcement ou apparaîtra-t-elle comme un affaiblissement du parti ?» s'est interrogé l'orateur qui reconnaît un «risque» dans les deux options, lequel pourrait être «compensé par la perspective de donner une chance au changement et à l'ouverture démocratique». «Une chance à notre pays, à sa souveraineté et à son avenir», a expliqué Ali Laskri, affirmant que le FFS «qui ne renoncera jamais à ses engagements primordiaux et qui veillera à garder son autonomie de décision et d'action» est aujourd'hui prêt à prendre le pari démocratique, «comme en 1992, en 1999 et en 2002, parce que ce sont des paris démocratiques, des paris valables». Le pari du «cœur et de la raison», pour le FFS dont l'enjeu «n'est pas le succès ou l'échec électoral», mais «une prise de décision politique qui veut, dans le cadre d'une stratégie globale, restituer leur pays, leur vie et leur avenir aux Algériennes et aux Algériens», a conclu le premier secrétaire du FFS. «On tranchera lorsque le temps politique l'exigera» Il a précisé que, jusqu'au dernier moment, le débat se poursuivra dans les instances du parti et ne sera tranché sur le fond que lorsque le temps politique l'exigera. Le débat lancé il y a un mois par le FFS autour de la question et auquel ont pris part des militants et des sympathisants du parti, ainsi que des personnalités nationales, des syndicats autonomes et des représentants de la société civile, a débouché sur un rapport de synthèse présenté hier. Un rapport qui «prolonge» le suspense. Mais, à bien des égards, l'option de la participation semble l'emporter. Même si le rapport énonce que les deux options (participer ou boycotter) «ont fait l'objet d'un examen approfondi», dans le but «de rechercher, en définitive, le plus large consensus pour la prise en charge de décision par le conseil national», il apparaît à travers le document que le choix a déjà été fait. Il ne reste qu'à l'entériner. «Les prochaines échéances législatives peuvent favoriser une reprise démocratique ou au contraire précipiter le pays dans une dérive fatale», est-il noté dans le rapport de synthèse qui précise que «le souci de l'avenir du pays a été au centre de nos préoccupations». «La reprise démocratique» passe donc inéluctablement par une participation aux législatives pour éviter au pays «une dérive fatale». A l'issue de la convention nationale, qui a vu l'intervention de plusieurs invités ainsi que l'animation d'un débat autour du thème de l'éthique politique, par Amar Belhimer (universitaire), Me Bouchachi, président de la LADDH, ainsi que le secrétaire national du FFS, M. Bouakouir, le président du parti Hocine Aït Ahmed a adressé un message aux participants.