Le processus de construction de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) occupe de nouveau le devant de la scène politique et médiatique à la faveur de la détermination affichée par les hauts dirigeants des pays maghrébins à consacrer cet ensemble régional dans toutes ses dimensions. La volonté de l'Algérie à conférer à l'édifice maghrébin sa pleine signification a été réaffirmée depuis Tunis le 14 janvier dernier, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Etat avait notamment mis l'accent sur la détermination de l'Algérie «à poursuivre dans le strict respect de la légalité internationale les efforts de relance et de changement afin de faire de notre région un espace ou régneront stabilité, coopération et prospérité». «Nous saluons les étapes franchies par la démocratie dans notre grand Maghreb arabe tout en étant convaincus qu'elles sont susceptibles d'ouvrir la voie devant la relance de l'édification de l'Union maghrébine», avait notamment déclaré le président Bouteflika. Les prémices de cette relance ont été, en outre, mises en relief par la réactivation des relations algero-marocaines perceptible ces derniers mois à travers la multiplication des visites à Alger et Rabat de délégations ministérielles et d'hommes d'affaires marocaines et algériennes. La relance de l'UMA ne peut être effective sans passer par «l'incontournable redynamisation» de la coopération multisectorielle entre l'Algérie et le Maroc soutiennent les observateurs qui considèrent, de plus, que la qualité des relations entre ces deux pays représente «le socle» autour duquel s'articule l' édification de l'ensemble maghrébin. Le ministre des affaires étrangères marocain M. Saad Eddine El Othmani qui avait effectué une visite officielle de deux jours à Alger a notamment souligné la nécessité de dépassement des «obstacles» au développement des relations politiques et économiques à tous les niveaux (avec l'Algérie) constitue la «priorité des priorités» pour son pays. Il a de plus précisé que des canaux de dialogue «transparents» seront ouverts entre les deux pays concernant les «points de divergence». LE MAROC Le chef de la diplomatie marocaine a indiqué qu'il a été convenu de tenir des réunions semestrielles d'évaluation de la coopération, et soutenu la mise en place d'un mécanisme de suivi au niveau des deux gouvernements ainsi que le «réchauffement» au courant de cette année de la haute commission de coopération algero-marocaine après 17 années d'inactivités. Il s'agit, dans cet ordre d'idée, d'examiner au fur et à mesure toutes les questions bilatérales qui posent problème aux relations entre les deux pays et de les solutionner en préservant leurs intérêts réciproques et de les inscrirent dans le processus de relance de l'UMA. Cette démarche des autorités algériennes et marocaines reste «tributaires» toutefois du traitement de la question du Sahara Occidental, dont la solution est inscrite dans les résolutions des Nations Unies, et de la réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc, soutiennent plusieurs experts des dossiers maghrébins. Les dirigeants libyens, tunisiens et mauritaniens ont également affiché leur entière disposition à s'inscrire dans une nouvelle dynamique visant à soutenir la construction de l'UMA. Le président tunisien M. Moncef Marzouki avait ainsi estimé que l'ouverture de cet espace aux libertés de circulation, de séjour, de propriété et de travail en tant que «libertés essentielles» était essentiel pour faire face à la crise économique «asphyxiante» pour tous les peuples du Maghreb. La relance de l'UMA constitue de fait une préoccupation majeure des dirigeants maghrébins compte tenu des avantages multisectoriels que peuvent en tirer les pays de la région. La rencontre des ministres maghrébins des affaires étrangères, le 18 février prochain à Rabat, participe de cet objectif d'autant que l'ordre du jour de cette réunion devrait porter sur l'examen des mécanismes à mettre en oeuvre pour assurer une renaissance «pleine et entière» à cette Union.