Le président de la République a exhorté les Algériens à se rendre massivement aux urnes le 10 mai 2012 pour élire la nouvelle Assemblée nationale. Abdelaziz Bouteflika a d'emblée cerné l'enjeu de ce scrutin. Comment le qualifie-t-il? «Le moment est crucial et c'est en connaissance de cause que je l'ai considéré aussi important que le 1er Novembre 1954», a-t-il estimé. Les mots sont savamment distillés. A forte dose émotionnelle. Ils font appel à l'histoire: à la mémoire. Une histoire dramatique et douloureuse qui a conduit l'Algérie à l'indépendance après plus de 130 années de colonisation féroce. Le chef de l'Etat fait un parallèle, sans détours, entre les deux événements. Estimant sans doute que les Algériens sont devant un autre tournant de leur histoire. Ils ont leur destin en main. Les prochaines élections législatives ne doivent donc pas être sous-estimées. Surtout pas massivement boudées. L'abstention est fortement redoutée par l'ensemble de la classe politique. Conscient des conséquences fâcheuses qu'elle pourrait avoir l'Assemblée qui ne serait pas représentative et qui ne répondrait donc pas aux aspirations du peuple, dans toutes ses composantes, le premier magistrat du pays est monté au créneau. Il a mis en exergue des arguments choc à la mesure de ce rendez-vous électoral majeur. «Tous les regards sont tournés vers l'Algérie. La réussite de ces élections vous prémunira de l'inconnu mais en cas d'échec c'est la crédibilité du pays qui sera en jeu», a prévenu le président de la République dans un discours prononcé, jeudi, à Arzew (ouest du pays) à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'Ugta (l'Union générale des travailleurs algériens). «Les élections signifient la participation. Ceux qui sont contre qu'ils le déclarent et ceux qui sont pour qu'ils le disent aussi mais ne restons pas passifs. Si vous voulez des réformes et le changement, agissez alors», conseille le chef de l'Etat à ceux qui seraient tentés par la politique de la chaise vide. «La réussite des élections demeure tributaire du niveau de participation des électrices et des électeurs au scrutin. Cette participation doit être le souci de tout un chacun», a souligné le président de la République qui a lancé un appel à la mobilisation de l'ensemble des acteurs de ce scrutin. «L'administration est...tenue de réunir les moyens nécessaires et les conditions idoines, mais il appartient, en premier lieu, aux partis de mobiliser de larges franges du peuple et de gagner les voix des électeurs», a fait remarquer Abdelaziz Bouteflika qui a rassuré les partis qui ont montré leurs inquiétudes quant à une éventuelle tentative de fraude. «Dans le souci d'assurer des élections régulières et honnêtes, la loi électorale amendée récemment prévoit plusieurs dispositions à même de garantir la neutralité de l'administration et la transparence du scrutin. Des mesures auxquelles viennent s'ajouter la forte présence d'observateurs étrangers et une couverture médiatique nationale et internationale large et libre», a rappelé le premier magistrat du pays qui a mis en garde l'administration quant à un hypothétique parti pris. «J'ai, à cet effet, donné des instructions à toutes les parties concernées, à savoir l'administration, les magistrats et les commissions de surveillance indépendantes afin que la loi soit respectée et appliquée rigoureusement, que chacun assume pleinement ses responsabilités et que toute partie qui contrevient à la loi, faillit à son devoir professionnel ou entrave la régularité des élections soit sanctionnée», a indiqué le chef de l'Etat. Il ne reste plus qu'aux partis politiques qui ont décidé d'en découdre d'aller à la rencontre des électeurs pour les convaincre de ne pas leur tourner le dos.