La conférence des amis du peuple syrien qui a réuni vendredi à Tunis plus d'une soixantaine de pays sans la Chine a «rejeté une intervention étrangère », s'est félicité samedi l'agence Chine nouvelle. « La majorité des pays arabes ont commencé à comprendre que les Etats-Unis et l'Europe dissimulent un poignard derrière un sourire, en d'autres mots tandis qu'ils semblent agir pour des motifs humanitaires, en réalité ils ont des ambitions hégémoniques cachées», a ajouté l'agence officielle. La conférence des amis du peuple syrien réunie vendredi à Tunis, sans la Chine et la Russie, a appelé à l'arrêt immédiat des violences et à de nouvelles sanctions pour faire plier le régime de Damas, mais a temporisé sur le déploiement d'une force conjointe arabe/ONU de maintien de la paix. «Même si les représentants de l'Arabie Saoudite et de l'Union européenne ont marqué leur mécontentement en quittant la réunion avant qu'elle soit achevée, la plupart des pays arabes sont restés car ils voulaient s'assurer qu'une tragédie similaire à celle en Libye ne se déroulerait pas en Syrie », a par ailleurs assuré Chine nouvelle. La Chine, qui ne voulait pas voir les pays occidentaux exercer une trop grande influence en Libye, a mal vécu l'intervention armée internationale qui a permis de précipiter la chute du colonel Kadhafi. Pékin s'est opposé aux frappes aériennes effectuées par l'Otan pour soutenir la rébellion libyenne. Et la Chine redoute donc un scénario à la libyenne en Syrie. La presse d'Etat chinoise passait samedi sous silence l'appel de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a demandé à la communauté internationale de pousser la Chine et la Russie, qui ont bloqué début février une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie, à «changer de position ».