Une vue de la conférence qui se tient à Tunis Le président tunisien annonce que la Russie serait prête à accueillir Al Assad. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévenu hier le régime syrien qu'il paierait le «prix fort» s'il s'obstinait à ignorer la voix de la communauté internationale, et offert 10 millions de dollars pour soutenir l'aide humanitaire en Syrie. Le régime syrien «paiera le prix fort s'il continue d'ignorer la voix de la communauté internationale et de violer les droits de l'homme» du peuple syrien, a déclaré Mme Clinton lors de la conférence internationale sur la Syrie à Tunis. La chef de la diplomatie américaine a appelé la communauté internationale à «regarder attentivement» ce qu'elle peut faire pour «accentuer la pression» sur Damas. «Il est temps pour tout le monde ici d'infliger des interdictions de voyages sur les hauts responsables du régime (...) de geler leurs avoirs, de boycotter le pétrole syrien, de suspendre tout nouvel investissement (dans le pays) et d'envisager de fermer ambassades et consulats», a-t-elle dit lors de la conférence. La communauté internationale réunie à Tunis va «transmettre un message fort et clair» à Bachar al-Assad pour «arrêter les crimes en Syrie», a déclaré hier le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem à l'ouverture de la conférence des «Amis du peuple syrien», boycottée par Moscou et Pékin. «Il faut protéger le peuple syrien et préserver sa dignité», a ajouté le ministre. Prenant ensuite la parole, le président tunisien Moncef Marzouki a répété à trois reprises son opposition à toute intervention militaire. «La Tunisie prône une solution politique et est contre une intervention militaire en Syrie», a-t-il déclaré. Le président tunisien a également demandé que soit accordée «l'immunité judiciaire» au président syrien Bachar al-Assad et sa famille, en évoquant un éventuel refuge en Russie pour le dirigeant syrien. «Il faut chercher une solution politique, comme accorder au président syrien, sa famille et des membres de son régime un immunité judiciaire et un endroit pour se réfugier que la Russie peut offrir», a déclaré M.Marzouki à l'ouverture de la conférence sur la Syrie à Tunis. Moncef Marzouki a ensuite appelé à la création «d'une force arabe» pour «le maintien de la paix et de la sécurité», en Syrie pour «accompagner les efforts diplomatiques». «La situation actuelle exige une intervention arabe dans le cadre de la Ligue arabe, une force arabe pour préserver la paix et la sécurité, et pour accompagner les efforts diplomatiques pour convaincre Bachar de partir», a-t-il déclaré. Doha appelle aussi à la création d'une force de paix arabe, a déclaré le ministre qatari des Affaires étrangères Cheikh Hamad bin Jassim al-Thani, lors de la conférence de Tunis. «Nous voulons que cette réunion soit le début de l'arrêt de la violence en Syrie et cela ne peut être fait que par la formation d'une force arabe internationale de maintien de la sécurité, l'ouverture de corridors humanitaires de sécurité pour apporter de l'aide au peuple syrien et à la mise en oeuvre des décisions de la Ligue arabe», a-t-il assuré. Une nouvelle réunion du groupe des Amis de la Syrie se tiendra dans trois semaines à Istanbul, a annoncé hier le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l'opposition syrienne. Au moins 39 personnes, dont plusieurs membres d'une même famille, ont été tuées dans des violences en Syrie, secouée hier par des manifestations qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes à travers le pays, a rapporté une ONG syrienne.