Les rebelles soudanais ont annoncé mardi avoir tué 150 soldats de l'armée régulière lors de combats le long de la frontière disputée avec le Soudan du Sud dimanche. L'armée soudanaise a démenti ce bilan et affirmé avoir tué lors de ces combats «un nombre très important » de rebelles que Khartoum accuse le Soudan du Sud de soutenir, menaçant Juba d'une riposte. Ces morts sont survenues dimanche, lors d'une «attaque surprise » contre la base militaire de Jau, a déclaré Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole du SPLM-N, la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), les ex-rebelles sudistes. Les rebelles ont recensé les cadavres au sol, a-t-il ajouté à l'issue de cette attaque au cours de laquelle ils ont pris trois chars et des centaines d'armes et de véhicules. Dimanche, le SPLM-N avait affirmé avoir mené avec le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), groupe rebelle du Darfour, cette attaque à Jau, dans une région riche en pétrole où la frontière n'a pas encore été clairement définie. Il s'agit de la première attaque conjointe de ces groupes rebelles. Khartoum a affirmé que l'attaque à Jau avait été menée par des rebelles dirigés par des officiers sud-soudanais, à 6 km à l'intérieur des terres du Nord, en violation d'un traité de non-agression signé il y a deux semaines, ce que Juba a démenti. Les autorités ont assuré que le Soudan se réservait le droit de répliquer. Si les liens politiques et militaires n'ont pas été totalement rompus entre les ex-rebelles désormais au pouvoir au Soudan du Sud et le SPLM-N, il s'agit de «deux entités distinctes avec des directions séparées », a estimé dans un rapport le Small Arms Survey, un projet de recherche suisse indépendant. Depuis l'été 2011, de violents combats opposent l'armée soudanaise et le SPLM-N au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, deux Etats limitrophes du Soudan du Sud et où Khartoum cherche à asseoir son autorité depuis la partition en juillet. Selon l'ONU, ces combats affectent directement 360.000 personnes et la famine menace.