Le conseil interprofessionnel de la pomme de terre assure avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour éviter un tel scénario. Elle ne cessera pas de focaliser l'attention des Algériens: la pomme de terre risque encore une fois de flamber. La cause? «Le gel qui a touché le pays lors des dernières intempéries a détérioré prés de 4500 hectares», c'est l'aveu fait par Bachir Seraoui, président des Conseils interprofessionnels de la pomme de terre sur les ondes de la Chaîne III lors de son passage hier à l'émission hebdomadaire de Souhila El Hachemi, «L'invité de la rédaction». Néanmoins, M.Seraoui précise que «seulement 500 à 600 hectares ont été complètement perdus». Mais le véritable problème réside dans les rendements qui vont diminuer de 30 à 35% et surtout un décalage d'un mois dans ces récoltes, prévient-il. «Un problème auquel on ne s'y attendait pas du tout et qui va nous compliquer la tâche. On n'a pas l'habitude de voir les zones de gel toucher tout le pays, mais cette fois-ci ça s'est étendu même jusqu'aux côtes», ajoute-t-il. Néanmoins, il rassure quant à l'ampleur de la catastrophe. «Ce n'est pas aussi catastrophique que ça en a l'air, on a les solutions pour parer à ce problème», rassure-t-il. M.Seraoui affiche le même optimisme pour ce qui est de la stabilité des prix. «Nous allons essayer de faire en sorte que les prix restent stables», souligne-t-il. «L'augmentation des prix enregistrée ces jours-ci, où la pomme de terre a atteint les 70 DA, est sûrement due à la baisse de l'offre qui a fait suite aux intempéries», a-t-il fait savoir. «Mais ces prix ne vont pas rester éternellement à ce niveau, ils ne vont pas trop tarder», rétorque-t-il. «En plus on a les moyens de stabiliser le marché avec le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), si l'on constate que les prix vont s'envoler, on mettra en route le Syrpalac pour stabiliser le marché. On a encore des stock suffisants», argumente-t-il. «On devait écouler nos stocks pendant ce mois de mars pour les renouveler, mais avec les dernières intempéries on a décidé de reculer ce déstockage pour ne pas avoir de mauvaises surprises», poursuit-il. Une façon pour lui d'apaiser les craintes des ménages qui sont toujours sous le traumatisme des prix inaccessibles de la pomme de terre il y a quelques années. Le président des Conseils interprofessionnels de la pomme de terre revient également sur les dégâts causés par les intempéries à ce tubercule. Ainsi, il atteste que Mostaganem est la wilaya la plus touchée. «On comptait sur les récoltes de cette wilaya pour la primaire et l'extra-primaire qui devaient être présentes sur le marché pour ce mois de mars. Mais malheureusement la nature en a décidé autrement», assure-t-il. Pour ce qui est des dédommagements, il affirme que le recensement des agriculteurs touchés par ces intempéries est en cours. «Si la wilaya est déclarée sinistrée, il y aura le fonds de calamités qui va se mettre automatiquement en place. Et il y a les agriculteurs assurés qui seront automatiquement indemnisés par leur assurance», signale-t-il. Cependant, «le problème se pose pour ceux qui ne sont pas assurés et qui ne rentrent pas dans les zones déclarées sinistrées. A ceux-là on va tâcher de trouver une solution. Mais le plus important c'est que l'agriculteur puisse refaire ses campagnes...», garantit-il. Pour conclure, M.Seraoui, qui semble s'être pris au jeu des confessions, déballe sans ambages que la pomme de terre stockée est de mauvaise qualité. «Il est plus facile de produire que de stocker de la pomme de terre», conclut-il.