Cette histoire de viande halal en France commence à bien faire! Maintenant pour barrer la route à cette forme d'abattage, il faut exclure les étrangers des élections municipales en France. C'est le ministre de l'Intérieur, Claude Géant, qui a ajouté cette couche. Son Premier ministre, François Fillon, l'approuve. Cette histoire aurait pu être une affaire franco-française et nous n'en serions pas mêlé du tout. C'est, en vérité, une vraie campagne contre les musulmans en général et les plus nombreux d'entre eux, les Algériens, en particulier. Une campagne, grotesque et ridicule à suivre le raisonnement des protagonistes. De Marine Le Pen qui a ouvert «le feu» en révélant que tous les abattoirs de la capitale française et de sa région pratiquaient l'abattage du bétail par égorgement, jusqu'à Sarkozy qui vient d'exiger l'étiquetage de la viande «en fonction de la méthode d'abattage», en passant par le ministre de l'Intérieur que nous avons cité plus haut, tous se jettent sur le sujet pour faire endosser à nos compatriotes la responsabilité de cette «islamisation» de la France. D'ailleurs, Pierre Moscovici, le directeur de campagne du candidat François Hollande, dit tout haut que cette histoire d'abattage halal «stigmatise de façon sournoise les musulmans de France». Ce qui est vrai et faux en même temps. Il est vrai que les musulmans ne mangent pas la viande d'animaux non égorgés mais cela ne suffit pas pour les accuser de vouloir faire manger tous les Français à la sauce «halal». D'abord, il faut se poser la question pourquoi cette utilisation du mot Halal (licite en arabe) alors que ce rituel d'égorgement concerne aussi les juifs de France. En hébreu on dit casher mais très peu l'utilisent. On met toute la gomme sur le Halal mais c'est le casher qui se cache derrière. Car enfin, est-ce vraiment les musulmans qui contrôlent les abattoirs de France? Est-ce vraiment eux qui tiennent la grande distribution? Ni Jean-Marie Le Pen par le passé ni sa fille, qui brigue actuellement l'Elysée, n'ont eu et n'auront le courage de répondre franchement à ces questions. Il leur est plus facile de laisser, en sous-entendus, les musulmans endosser cette affaire. Le plus sournois d'entre eux est ce Claude Géant qui y ajoute une autre bêtise en s'inquiétant sur le risque d'accorder le droit de vote aux étrangers parce que, dit-il: «Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture halal dans les repas des cantines.» Après le contrôle des abattoirs, c'est maintenant le contrôle des cantines qui est attribué aux musulmans majoritairement algériens répétons-le. On savait que les politiques français faisaient profil bas lorsqu'il s'agit de problèmes causés par la diaspora juive en France mais là, ils bradent carrément leur dignité. Ce qu'ils n'osent pas dire clairement, le Rabbin Bruno Fiszon, conseiller du grand Rabbin de France, le dit tout haut à propos de l'exigence de l'étiquetage émise par Sarkozy. «Cette annonce (l'étiquetage) suscite dans la communauté une totale incompréhension... Elle est pour nous illisible car... nous avons eu des garanties en ce sens jusqu'à très récemment» a-t-il révélé au journal Le Monde. Voilà la vérité! Alors, un peu de courage mesdames et messieurs qui faites, en France, de la politique votre métier! Dites au moins ce que reconnaissent les Rabbins! Arrêtez de «casser» de l'arabe, du musulman et de l'algérien. Cette manière de se cacher derrière des faux-fuyants pour accuser une religion en désignant une autre, n'a rien d'honorable. La reconquête de vos abattoirs et de vos cantines ne se fera jamais si vous vous trompez de cible. Encore un peu de courage Mme Le Pen! Ne dites plus halal, dites casher!