Des hittistes... en quête d'emploi un taux de chômage galopant, né de l'absence d'investissement productif. Suite aux dernières actions de protestation ayant eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'Union de wilaya de L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a exprimé hier son soutien aux jeunes qui exigent des postes de travail. L'Ugta avertit toutefois qu'elle s'oppose à la confrontation entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas car elle estime «que les deux subissent, à un degré différents, les mêmes conditions sociales d'existence». Ces derniers jours, la tension sociale est montée d'un cran au niveau des localités où est sise la zone industrielle «Aissat Idir» de Oued Aïssi. Des jeunes ont mené plusieurs actions, notamment en fermant le portail principal d'accès à l'Eniem (Entreprise nationale des industries électroménagères) pour exiger d'être recrutés. Les jeunes chômeurs de la même région ont également bloqué la route nationale 12 à deux reprises la semaine dernière, ce qui a fait réagir l'Ugta par la voix de son Union locale de la zone industrielle Aïssat Idir. Cette dernière s'est réunie en présence des représentants syndicaux des entreprises Eniem, Leader Meubles, Orac, Snvi, Naftal pour débattre de cette situation. Ainsi, à l'issue de cette réunion, une déclaration a été rendue publique hier en fin de journée: «Les cadres syndicaux de la zone industrielle, de par leur statut d'acteurs sociaux et de militants engagés pour la lutte contre toute forme d'insuffisance et de «hogra», rassurent les jeunes chômeurs de leur profond soutien et de leur totale compréhension pour leur revendication légitime qui n'est autre que le droit à un poste de travail.» L'Ugta explique que les tensions sociales que connaît la wilaya de Tizi Ouzou en général et cette localité (Oued Aïssi) en particulier constituent la conséquence logique d'un taux de chômage galopant, né de l'absence d'investissement productif et créateur de richesses et surtout d'un défaut de prise en charge d'une jeunesse avide d'émancipation sociale. L'Ugta de Tizi Ouzou souligne qu'elle est consciente de la nécessité de préserver le faible potentiel économique encore existant et le peu d'emplois durement préservés contre tous les plans sociaux et tentatives de «dégraissage» des effectifs. L'Union interpelle les pouvoirs publics à tout mettre en oeuvre pour le maintien de la stabilité sociale qui ne passe inévitablement que par l'engagement d'un plan d'investissement, «seul salut pour redonner espoir à une jeunesse condamnée au chômage à perpétuité». Enfin, l'Union locale-Ugta déclare dénoncer l'usage de la force d'où qu'elle vienne et «lance un appel en direction de nos fils et frères demandeurs d'emploi à faire preuve de sagesse et d'inscrire leur démarche dans un cadre organisé et pacifique, tout en permettant aux travailleurs de la zone de gagner leur maigre salaire absorbé d'avance par l'inflation». Rappelons que depuis quelques semaines, de nombreuses actions de protestation de rue ont été organisées par de jeunes chômeurs résidant dans la région de Oued Aïssi. Ces derniers s'étonnent que des étrangers à la région soient prioritaires au recrutement dans toutes les entreprises pourtant situées dans leur commune. Les contestataires dénoncent de ce fait l'usage de procédés peu amènes, comme le piston et le versement de sommes d'argent en contrepartie d'un recrutement. La colère de ces jeunes reflète, on ne peut plus, celle de tous les jeunes de la wilaya de Tizi Ouzou où le chômage a atteint des proportions alarmantes ces dernières années. En dehors des personnes qui ont lancé des projets dans le cadre des différents dispositifs d'aide à l'emploi de jeunes comme l'Ansej et la Cnan, les jeunes n'ont presqu'aucune chance de trouver un poste d'emploi, sauf en quittant le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Plusieurs raisons expliquent la rareté des postes de travail dans la wilaya, dont l'une d'elles, n'est autre que les événements de 2001 et ceux ayant succédé à cette période, lesquels ont poussé plusieurs investisseurs à délocaliser leur entreprise en quittant Tizi Ouzou.