«C'est bizarre! Nous, en Algérie, on regarde TF1, et vous, en France, vous regardez la Télévision algérienne. Chez nous, personne ne la regarde!» Extrait du dialogue de Gad El Maleh dans «Salut Cousin» Depuis quelques jours, un vent de liberté souffle sur Canal Algérie. La chaîne francophone de l'Eptv a connu une mini-révolution après le départ forcé de son directeur, Cherif Benali. Un soulagement pour la majorité des journalistes de Canal Algérie qui ont souffert durant plus de deux ans de la censure, des blocages et du manque de directives et de visibilité de l'ancien responsable. Il a été remplacé par intérim par Rachid Hadi, un ancien de l'entreprise, qui a été rappelé en pompier après avoir été envoyé en retraite par l'ancien DG Lalmi. Mais l'arrivée de cet ancien, qui est très apprécié pour sa générosité et sa gentillesse, n'a pas suffi. Canal Algérie a besoin de sang jeune. Créée pour s'adresser à la communauté algérienne en Europe, Canal Algérie était également créée pour faire l'équilibre face la montée en puissance de la chaîne marocaine 2M. Après un démarrage fulgurant dans les années 1990, la chaîne est tombée dans le marasme dans les années 2000. Hormis deux ou trois émissions hebdomadaires, comme «Question d'Actu» de Ahmed Lahri, «Expression Livre» de Youcef Sayeh, «Culture Club» de Karim Amiti ou encore l'émission matinale de «Bonjour d'Algérie», Canal Algérie ne se démarque pas beaucoup de la version arabe de l'Entv terrestre, avec le même JT de 20h, les mêmes feuilletons et parfois aussi les mêmes émissions de divertissements. Ecrasé par le poids de la terrestre, Canal Algérie, qui partage ses studios avec la chaîne Amazighe, a pourtant les moyens de sa politique. L'amélioration de l'émission «Bonjour d'Algérie», avec notamment la suppression du visionnement des images DVD sur un micro portable posé sur la table de l'animateur, l'installation du journal télévisé de Canal à 20h au lieu de 19h et surtout le retour du Journal Télévisé en anglais, est plus qu'indispensable de nos jours en raison de la place qu'occupe la langue de Shakespeare dans le monde et surtout par respect aux centaines de milliers de nos compatriotes établis dans les pays anglo-saxons qui suivent avec fierté et engouement Canal Algérie malgré l'absence de programmes de qualité. «Canal Algérie», qui a été montée sur le modèle de Canal + à l'époque, possède des décors dépassés et aurait besoin d'un sérieux lifting interne et externe. Et pour ce faire, il faudrait avoir un directeur jeune ou du moins qui saurait adapter la chaîne aux besoins du moment. Avant le départ de l'ancien directeur, plusieurs noms d'anciens responsables de la radio Chaîne III avaient circulé dans les couloirs, mais les noms qui s'imposent par leur expérience et surtout leur sang neuf sont les anciens directeurs de Canal Algérie: Yazid Attout et Salim Rebahi, lesquels avaient laissé une bonne impression de leur passage à la chaîne. La nouvelle tendance politique, additionnée à l'ouverture d'esprit de la nouvelle direction, pourrait effacer la poussière du siège de Canal. Et si les responsables peuvent aller plus loin dans leur ouverture en confiant la direction à la jeunesse montante de Canal Algérie, à l'image du rédacteur en chef, Mohamed Chermat ou encore de l'ancien adjoint à l'information et rédacteur en chef, Adlene Zerrouki, Canal Algérie gagnera dans ses choix et sera prête, dans tous les cas de figure, à relever le défi très sensible de l'ouverture audiovisuelle au privé. [email protected]