M.Talbi défend l'administration contre les partis qui l'accusent de manipulation du fichier électoral. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales récuse les accusations portées contre l'administration de vouloir manipuler le fichier électoral à travers l'inscription collective de militaires sur des listes électorales. «À la veille de chaque scrutin, la question du corps électoral revient. Avant, on s'interrogeait sur le vote des corps constitués dans les casernes. Cela a été supprimé pour permettre à cette catégorie d'électeurs de voter le jour du scrutin. Conformément à la loi, les éléments de l'ANP ont été inscrits, dans le cadre des recours administratifs et judiciaires», s'est défendu, hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi. Alors que des partis politiques ont dénoncé une inscription collective des éléments de l'ANP dans la wilaya de Tindouf et ce après l'expiration de la période de la révision des listes électorales, le représentant du département de l'intérieur justifie le contraire en appelant à décortiquer l'article 22 de la loi électorale. «Il y a une période de révision. Au-delà, l'article 22 ouvre des délais supplémentaires pour rattraper tout ce qui n'a pu être fait pendant la période de révision, permettre l'inscription de ceux qui ont été omis sur la liste électorale. Si vous faites une réclamation, qui est rejetée, et que vous faites un recours judiciaire, la loi est là pour vous permettre d'exercer ce droit», a-t-il argué. Selon l'invité de la Chaîne III, ces opérations sont menées au niveau de commissions présidées par les magistrats, qui «ne prendront jamais le risque et la responsabilité d'inscrire des gens avant de les radier préalablement des listes de leur commune d'origine». M.Talbi a signalé que les listes électorales seront remises à tous les partis et aux candidats indépendants. «Ils pourront vérifier de visu où sont les anomalies qu'ils dénoncent. Nous pouvons citer nom par nom les gens qui composent le corps électoral. Aux accusateurs de nous dire ceux qui ont été indûment inscrits», a-t-il lancé. Concernant le gel des activités de la Commission nationale de surveillance des élections pour protester contre le manque de moyens, l'orateur a rejeté ce motif. «Tout a été mis en place pour permettre à cette commission d'agir et d'accomplir ses missions. Vous pouvez visiter les locaux de cette commission. La loi interdit la perception d'indemnités», a-t-il noté, soulignant que la commission et ses représentations locales ont été équipées de moyens de liaison téléphoniques, informatiques, humains et administratifs, ainsi que de véhicules. Les billets d'avion pour les déplacements à l'intérieur du pays seront payés par l'administration. M.Talbi a annoncé l'organisation d'une réunion pour hier mardi matin avec le président de la commission, Mohamed Seddiki, et ses collaborateurs. «Nous allons aplanir les difficultés, si difficultés il y a. Nous voulons que cette commission se penche sur son travail tel que défini par les 17 articles de la loi portant régime électoral. Il est aujourd'hui regrettable de parler de moyens alors que les enjeux de cette élection sont plus importants», a-t-il dit. Sur un autre plan, le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur a annoncé que, jusqu'à hier, 932 dossiers de candidatures aux élections législatives du 10 mai 2012 ont été retirés répartis entre représentants de 22 partis politiques et des listes indépendantes. «Sur les 932 dossiers de candidatures nous avons enregistré 558 retraits effectués au titre des listes indépendantes et 374 retraits au titre de 22 partis politiques dont 4 nouvellement agréés», a-t-il précisé. Pour ce qui est des modalités d'organisation du scrutin, M.Talbi a indiqué qu'il appartient aux partis politiques organisés au sein de la Commission nationale de surveillance des élections (Cnsel) de délibérer sur les meilleurs moyens et modalités de confectionner les bulletins de vote. «Le plus important c'est que l'électeur ne se perde pas dans le bureau de vote», a-t-il noté, indiquant qu'il est prévu de mettre sur le bulletin de vote la photographie du candidat tête de liste. Mohamed Talbi a annoncé, en outre, que les listes électorales qui ne respectent pas les dispositions de loi relatives à la représentation féminine seront rejetées.