Le Conseil national syrien (CNS), qui rassemble la majorité des courants d'opposition, a réclamé, hier, des réunions d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU et de la Ligue arabe au sujet des récents massacres commis par les forces de l'ordre. A la lumière des massacres horribles perpétrés par le régime du président Bachar al-Assad contre des civils non armés en particulier dans les montagnes de Zaouia, à Idleb (nord) et à Homs (centre), le CNS appelle à une réunion d'urgence de la Ligue arabe et du Conseil de sécurité, selon un communiqué. Le CNS demande une réunion d'urgence de la Ligue arabe pour dénoncer les massacres sanglants, et coopérer avec les Nations unies pour prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils. Il réclame une réunion d'urgence du Conseil de sécurité (de l'ONU) pour discuter des massacres, pour déclarer les villes brutalement attaquées " zones de sécurité " bénéficiant d'une protection internationale et pour obliger les forces du régime à se retirer de ces zones. L'opposition syrienne appelle encore à une déclaration stipulant que les montagnes de Zaouia, Idleb et Homs sont des zones soumises à un génocide à grande échelle et exhorte la Croix-Rouge et les autres agences d'aide humanitaire à intervenir, et fournir une aide humanitaire urgente. Le CNS fait état de 250 personnes tuées ces dernières 48 heures, sans préciser s'il s'agit seulement de civils. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état hier d'un massacre commis la veille à Kafroueid, où 111 civils ont été tués par les forces de sécurité alors qu'elles tentaient de fuir ce village situé dans la région de Jabal al-Zaouia, à plus de 330 km au nord de Damas. Ce nouveau bilan porte à 123 le nombre de civils tués pour la journée de mardi en Syrie, 12 autres ayant péri sous les balles des forces de sécurité à Homs (centre), un haut lieu de la contestation, selon l'OSDH. De violents combats entre l'armée régulière et des déserteurs ont en outre fait une centaine de morts et de blessés mardi parmi les militaires dissidents dans cette même province d'Idleb, proche de la frontière turque, selon l'OSDH. La journée de mardi a été l'une des plus meurtrières depuis le début mi-mars de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, dont la répression a fait, selon une estimation de l'ONU, plus de 5 000 morts en neuf mois.