Nouveaux rebondissements dans le conflit intra-muros. Le député Daâdoua, se présentant comme porte-parole du groupe «dissident», a animé hier une conférence de presse non loin du bureau des parlementaires restés fidèles à Ali Benflis. Une occasion pour annoncer que «pas moins de 75 sur les 199 députés que compte ce parti ont rejoint le mouvement de redressement». Ajoutant que d'autres, également «membres de ce comité, ne l'affirment pas encore publiquement afin d'informer les dirigeants du mouvement des décisions et actions prises par le FLN d'Ali Benflis». Le conférencier, qui estime que le mouvement a désormais le vent en poupe depuis la rencontre de Djelfa et celle de Mostaganem, ajoute que «quatre membres du comité central ont également rejoint le mouvement». Il s'agit, à l'en croire, de Nouari, Bentabet, Mounir Ziari et Bousnane, qui est aussi sénateur. Le mouvement, si l'on croit le conférencier, serait en train de scinder le puissant parti FLN en deux. Selon lui, en effet, pas moins de 360 APC sur les 800 dans lesquelles il est majoritaire ont «déjà changé de camp», alors que «15 APW sur les 47 tenues par le FLN en ont fait autant». Enfin, «500 kasmas auraient également changé leur fusil d'épaule sur les 1550 que compte le parti». M.Daâdoua, qui confirme avoir demandé un bureau et des moyens pour activer «légalement», souligne que «le secrétaire général a été désavoué le jour où ses députés ont voté pour les six ordonnances présidentielles». Selon lui, c'est à la suite de la lettre transmise par le mouvement à chacun d'eux qu'ils auraient pris cette décision lourde de conséquences sur l'avenir politique de ce parti. Interrogé sur les «dérives judiciaires» commises dans le but d'interdire la tenue du congrès extraordinaire du FLN, le conférencier s'est montré intraitable, brandissant des textes de loi et des arguments destinés à expliquer «une bavure» dont la presse entière s'était faitl'écho, à l'aide d'exemples, de preuves et de documents que le bon sens ne peut tout simplement pas réfuter. Toujours est-il que le mouvement, en dépit de tout, ne cesse de prendre de l'ampleur. Car il était impensable, il y a de cela à peine quelques jours, qu'une conférence de presse de ce mouvement puisse se tenir normalement en plein palais Zighoud-Youcef...Durant l'été passé, en effet, les membres du mouvement de redressement ne pouvaient se réunir nulle part. Ils en avaient été empêchés par la force aussi bien à la salle Ibn Khaldoun et aux Pins-Maritimes qu'à Oran.