«Maillot-Imcheddalen en 1950, essai de sociologie et d'histoire» est un ouvrage signé Tassadit Yacine (anthropologue), préfacé par André Nouschi et édité par Tira Editions. L'anthropologue, écrivaine chercheuse et spécialiste de la culture berbère, Tassadit Yacine, a animé, mardi dernier, un point de presse à Béjaïa. (au siège d'El Watan) autour de son dernier essai passionnant' surla région d'Imchedallen (Mechedellah), durant l'occupation française intitulé. E Maillot-Imcheddalen en 1950» qui sortira, durant ce mois de mars, en Algérie et en France, aux éditions Tira. «Un peuple qui ne connaît pas son histoire et sa culture, est en quelque sorte un peuple handicapé et qui vit dans une amnésie totale.» Ce raisonnement propre à l'anthropologue algérienne semble la guider dans son combat de chaque jour. C'est ainsi que Tassadit Yacine nous revient avec un essai z passionnant sur la région d'Imchedallen (Mechedellah), durant l'occupation française. La source de documentation de l'écrivain est une monographie qui datedes années 1950, écrite par un fonctionnaire français dont l'identité est restée anonyme. Mme Tassadit Yacine a expliqué, à la presse l'importance de se pencher sur l'histoire de cette région durantla domination coloniale/qui reste à ce jour inexploitée. «J'avais découvert un document sur le département de Maillot qui récite combien la population a souffert pendant cette période», déclare Mme Tassadit Yacine. En effet, la spécialiste de la culture berbère décrit «cette petite bourgade qui a pourtant joué unrôle déterminant durant la guerre de Libération nationale» et dont la population a eu à subir toutes sortes d'exactions de la part de la puissance coloniale. L'auteureparle notamment des conditions difficiles vécues par les populations locales durant cette période coloniale. Dépossédées de leurs terres, seules sources de leurs revenus, la plupart des habitants seront contraints à l'exil: «Les plus pauvres ne disposent guère de plus de 500 francs par mois; l'expatriation dans ces conditions s'avère une nécessité impérieuse et vitale...le revenu moyen d'un exploitant indigène était alors de 22 000 francs par ancelui d'un Européen, 2 900.000 francs....C'est là la cause majeure de l'émigration: les terroirs sont incapables de nourrir les hommes qui y vivent. Le rapport note que quatre hommes sur dix émigrent depuis 1945. D'ailleurs, les émigrants envoient chaque année des sommes élevées: en 1948, 77 millions de francs; en 1949, 109 millions de francs, selon le rapport.» L'auteure remontera cependant jusqu'aux lendemains de l'invasion coloniale, la période se situant entre 1849 et 1871, cette dernière (année) ayant été «une année particulièrement dramatique pour la Kabylie», rappelle-t-elle lors du peint de presse organisé récemment à Béjaïa. Dans la préface du livre écrite par André Nouschi, on retrouve une synthèse sur la source du document, objet du nouvel essai de Tassadit Yacine: «Maillot qui, autrefois, faisait partie du département d'Alger soulève différentes questions, car cette commune mixte se trouve à la jointure des deux départements d'Alger et de Constantine; elle commande la vallée de l'oued Sahel qui se jette dans la baie de Bougie et sépare la Grande Kabylie de ce qu'on nomme la Petite Kabylie, en fait la Kabylie constantinoise qui s'étend jusqu'à la frontière tunisienne; ensuite cette commune mixte se trouve au sud du Djurdjura et regarde vers les hautes plaines. Elle occupe donc une position stratégique évidente non sans effets sur l'histoire, la politique non seulement de la Kabylie mais de toute l'Algérie. Véritable carrefour culturel, Maillot offre une clé pour comprendr la complexité algérienne.» L'auteure a parlé aussi de l'amiral Louis Henri de Geydib dont la plus vieille place de Béjaïa portait son nom à la veille de l'Indépendance qui a réprimé dans le sang les révoltes des tribus kabyles dirigées par El Mokrani.