«Ces deux films sont des éclairages personnels plutôt que globaux sur l'ensemble du conflit algérien. Palestro, c'est le début, Notre Algérie, c'est la fin.» Emmanuel Suard Guerre d'Algérie, la déchirure, le documentaire de 120 minutes de Gabriel Le Bomin et Benjamin Stora, produit par Patricia Boutinar Rouelle et diffusé dimanche soir sur la chaîne publique France 2, n'a pas fait recette. Il n'a attiré que 3,3 millions de Français, soit un peu plus de 12,5% d'audience dépassé par un film de Clint Eastwood, ce qui est loin des attentes des producteurs et des diffuseurs de France Télévisions. On ignore cependant combien a attiré la deuxième partie de la soirée qui est plus intéressante et qui a réuni un plateau appréciable. Conçu comme Apocalypse, la 2e Guerre mondiale, documentaire réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle en 6 parties de 52 minutes sur un commentaire de Mathieu Kassovitz sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, de ses origines à la fin de la guerre et regroupant des documents d'époque connus ou basés sur des images d'archives restaurées et colorisées. Les premiers épisodes de ce documentaire ont été vus par 6,5 millions de téléspectateurs; la diffusion des deux derniers épisodes a été suivie par près de 8 millions de téléspectateurs. Ce qui démontre que le documentaire sur le thème de la Guerre d'Algérie n'a pas le même succès d'audience malgré la présence en vie encore de personnes qui ont participé directement à la guerre. Si l'on faisait un parallèle, on trouverait qu'en Algérie le documentaire a été plus suivi qu'en France malgré un parti pris flagrant de France 2 pour l'Algérie française. ARTE prépare également un programme spécial sur la Guerre d'Algérie avec après la diffusion du film La Bataille d'Alger, uniquement sur la chaîne franco-allemande, la diffusion de deux autres docs Palestro, Algérie, histoire d'une embuscade, réalisé par Rémi Lainé qui revient sur la mort de 21 appelés du contingent lors d'une embuscade tendue par les membres de l'ALN à Palestro, en Kabylie, en mai 1956. L'autre film est Algérie, notre histoire, qui s'intéresse à la fin de la guerre et au putsch manqué des quatre généraux: Salan, Jouhaud, Zeller et Challe. Ce dernier montre une séquence qui n'a été diffusée qu'une fois, en 1972, avant d'être escamotée. L'ex-général Challe, atteint d'un cancer de la gorge, y explique les raisons de sa rébellion. Cette séquence vient en toile de fond d'une Algérie française et d'une Algérie algérienne que racontent l'ancien appelé Jean-Michel Meurice, le réalisateur, et le jeune juif pied-noir de Constantine, l'historien Benjamin Stora, qui a visiblement gagné beaucoup d'argent en exploitant le filon de la Guerre d'Algérie. [email protected]