«La principale difficulté, quand on cherche à raconter huit ans d'une guerre complexe en deux heures de documentaire, consiste à fluidifier, clarifier au maximum sans jamais verser dans le manichéisme. Avec Gabriel Le Bomin, nous avions le souci de toujours associer le téléspectateur au film. D'où un jeu permanent entre les images et le commentaire. Le texte doit expliquer sans surligner, détailler sans ennuyer, raconter sans simplifier. Surtout, il doit respecter l'émotion de certaines images. Parfois, il faut savoir s'autoriser des silences…» «La principale difficulté, quand on cherche à raconter huit ans d'une guerre complexe en deux heures de documentaire, consiste à fluidifier, clarifier au maximum sans jamais verser dans le manichéisme. Avec Gabriel Le Bomin, nous avions le souci de toujours associer le téléspectateur au film. D'où un jeu permanent entre les images et le commentaire. Le texte doit expliquer sans surligner, détailler sans ennuyer, raconter sans simplifier. Surtout, il doit respecter l'émotion de certaines images. Parfois, il faut savoir s'autoriser des silences…» Deux mois du 50e anniversaire des Accords d'Evian, ce film a, selon Gabriel Le Bomin, «l'ambition d'offrir une approche nouvelle du conflit en passant de la mémoire douloureuse à l'histoire accomplie». Il s'agit d'un récit chronologique tout en images d'archives, majoritairement inédites. Parmi elles, des images collectées en Algérie et dans différentes cinémathèques du Maghreb. Le film est divisé en deux parties, chacune observant un point de vue différent : celui des Français (les «événements d'Algérie») et celui des Algériens (la «guerre d'indépendance»). Le 1er novembre 1954, un groupe d'hommes se réclamant d'une organisation inconnue, le FLN, lance une opération coordonnée contre la présence française en Algérie. Pierre Mendès France, président du Conseil, et François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, décident d'envoyer des renforts de police. Mais l'époque est à la décolonisation. En avril 1955, le fln est représenté à la conférence de Bandoeng, en Indonésie, qui donne naissance au "Tiers-Monde". En août 1955, la guerre devient effective avec l'entrée en scène de masses paysannes dans le Constantinois qui massacrent des Européens. La répression fera plusieurs milliers de victimes musulmanes. Présentée pour la première fois à l'onu en septembre 1955, la question algérienne s'internationalise. Promettant la paix, la gauche revient au pouvoir en janvier 1956, avec Guy Mollet. Mais en mars, un vote des "pouvoirs spéciaux" décide l'envoi des jeunes soldats du contingent. Au fln, les ralliements se succèdent, en particulier celui du modéré Ferhat Abbas. Durant l'été 1956, les nationalistes tiennent un congrès en Algérie, dans la vallée de la Soummam en Kabylie, qui décide de porter la guerre dans les villes, notamment à Alger. En réponse, les parachutistes des officiers Massu et Bigeard investissent la ville début 1957. Si la "bataille d'Alger" s'achève en septembre 1957 par une victoire militaire, la crise morale et politique en France est très grande. Le nom du général De Gaulle commence à circuler en mai 1958… Le 13 mai 1958 à Alger, des manifestants s'attaquent au siège du Gouvernement général. Des chefs de l'armée instaurent un comité de salut public et font appel à De Gaulle. Devenu chef du gouvernement, ce dernier prononce le fameux "Je vous ai compris" et engage une réforme constitutionnelle en septembre 1958. Il propose "la paix des braves" que le FLN rejette. Le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), proclamé en septembre 1958, est reconnu par de nombreux Etats. En 1959, De Gaulle, président de la République, lance une opération militaire de grande envergure : le "Plan Challe". Des dizaines de milliers d'Algériens sont tués, des centaines de combattants se rendent, dont certains iront grossir les rangs des harkis. Malgré cette victoire militaire, la France reste isolée à l'ONU. Le 16 septembre 1959, De Gaulle prononce pour la première fois le mot "autodétermination". Les Européens se soulèvent ("semaine des barricades" en janvier 1960) et l'armée tente un putsch en avril 1961 : de ces échecs naîtra l'OAS (Organisation armée secrète). Les négociations d'Evian se concluent par la promesse d'un référendum d'autodétermination en juillet 1962. Massacre de travailleurs algériens à Paris (17 octobre 1961), répression de militants anti-OAS au métro Charonne (8 février 1962) et de manifestants européens à Alger (26 mars), départ massif des pieds-noirs, enlèvements d'Européens, massacres de harkis : cette fin de guerre est terrible. Dans l'été 1962, des foules algériennes acclament l'indépendance de l'Algérie. Fiche technique du film Auteurs : Benjamin Stora et Gabriel Le Bomin Réalisateur : Gabriel Le Bomin Commentaire dit par Kad Merad Montage : Barthélémy Vieillot et Bertrand Collard Musique originale : Charlie NGuyen Kim Couleurs : François Montpellier Montage son : Gilbert Courtois Producteur délégué : Patricia Boutinard Rouelle Productrice exécutive : Stéphanie Schorter Coordinatrice de production : Ghislaine Roques Une coproduction Nilaya Productions - INA. Deux mois du 50e anniversaire des Accords d'Evian, ce film a, selon Gabriel Le Bomin, «l'ambition d'offrir une approche nouvelle du conflit en passant de la mémoire douloureuse à l'histoire accomplie». Il s'agit d'un récit chronologique tout en images d'archives, majoritairement inédites. Parmi elles, des images collectées en Algérie et dans différentes cinémathèques du Maghreb. Le film est divisé en deux parties, chacune observant un point de vue différent : celui des Français (les «événements d'Algérie») et celui des Algériens (la «guerre d'indépendance»). Le 1er novembre 1954, un groupe d'hommes se réclamant d'une organisation inconnue, le FLN, lance une opération coordonnée contre la présence française en Algérie. Pierre Mendès France, président du Conseil, et François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, décident d'envoyer des renforts de police. Mais l'époque est à la décolonisation. En avril 1955, le fln est représenté à la conférence de Bandoeng, en Indonésie, qui donne naissance au "Tiers-Monde". En août 1955, la guerre devient effective avec l'entrée en scène de masses paysannes dans le Constantinois qui massacrent des Européens. La répression fera plusieurs milliers de victimes musulmanes. Présentée pour la première fois à l'onu en septembre 1955, la question algérienne s'internationalise. Promettant la paix, la gauche revient au pouvoir en janvier 1956, avec Guy Mollet. Mais en mars, un vote des "pouvoirs spéciaux" décide l'envoi des jeunes soldats du contingent. Au fln, les ralliements se succèdent, en particulier celui du modéré Ferhat Abbas. Durant l'été 1956, les nationalistes tiennent un congrès en Algérie, dans la vallée de la Soummam en Kabylie, qui décide de porter la guerre dans les villes, notamment à Alger. En réponse, les parachutistes des officiers Massu et Bigeard investissent la ville début 1957. Si la "bataille d'Alger" s'achève en septembre 1957 par une victoire militaire, la crise morale et politique en France est très grande. Le nom du général De Gaulle commence à circuler en mai 1958… Le 13 mai 1958 à Alger, des manifestants s'attaquent au siège du Gouvernement général. Des chefs de l'armée instaurent un comité de salut public et font appel à De Gaulle. Devenu chef du gouvernement, ce dernier prononce le fameux "Je vous ai compris" et engage une réforme constitutionnelle en septembre 1958. Il propose "la paix des braves" que le FLN rejette. Le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), proclamé en septembre 1958, est reconnu par de nombreux Etats. En 1959, De Gaulle, président de la République, lance une opération militaire de grande envergure : le "Plan Challe". Des dizaines de milliers d'Algériens sont tués, des centaines de combattants se rendent, dont certains iront grossir les rangs des harkis. Malgré cette victoire militaire, la France reste isolée à l'ONU. Le 16 septembre 1959, De Gaulle prononce pour la première fois le mot "autodétermination". Les Européens se soulèvent ("semaine des barricades" en janvier 1960) et l'armée tente un putsch en avril 1961 : de ces échecs naîtra l'OAS (Organisation armée secrète). Les négociations d'Evian se concluent par la promesse d'un référendum d'autodétermination en juillet 1962. Massacre de travailleurs algériens à Paris (17 octobre 1961), répression de militants anti-OAS au métro Charonne (8 février 1962) et de manifestants européens à Alger (26 mars), départ massif des pieds-noirs, enlèvements d'Européens, massacres de harkis : cette fin de guerre est terrible. Dans l'été 1962, des foules algériennes acclament l'indépendance de l'Algérie. Fiche technique du film Auteurs : Benjamin Stora et Gabriel Le Bomin Réalisateur : Gabriel Le Bomin Commentaire dit par Kad Merad Montage : Barthélémy Vieillot et Bertrand Collard Musique originale : Charlie NGuyen Kim Couleurs : François Montpellier Montage son : Gilbert Courtois Producteur délégué : Patricia Boutinard Rouelle Productrice exécutive : Stéphanie Schorter Coordinatrice de production : Ghislaine Roques Une coproduction Nilaya Productions - INA.