la Cccwb a transmis une déclaration dans laquelle elle apporte son total soutien aux éditeurs de journaux et chroniqueurs harcelés. Dans un appel téléphonique à 21 h, M.Meziane Chaâbane, membre de la Cccw Bouira, a tenu à apporter son soutien personnel et celui du comité de Haïzer à M.Ahmed Fattani, fondateur et directeur de notre quotidien. En attendant de rendre publique une déclaration, le délégué de Haïzer s'associe aux membres de la Cccwb pour rendre un hommage particulier à M.Fattani. Hier, la Cccwb a transmis une déclaration dans laquelle elle apporte son total soutien aux éditeurs de journaux Boughanem, Allilat, Benchicou et Fattani ainsi que les chroniqueurs et journalistes harcelés. «Le pouvoir, en s'en prenant à la presse indépendante, montre qu'il est aux abois. La chasse aux sorcières adoptée par le président et son clan démontre que seul l'intérêt personnel les anime. La liberté de la presse, dénominateur commun entre le mouvement citoyen et les personnes persécutées, ne peut être concédée surtout que des milliers de martyrs l'ont consolidée au péril de leur vie. M.Fattani, qui reste le fils de la région, et aussi le premier homme public à avoir, sur les ondes de l'Unique, clairement exprimé son adhésion indéfectible à la lutte citoyenne, trouvera dans les rangs du mouvement des alliés et des amis. Les hommes qui ont préservé la République en acceptant une guerre inégale, leurs plumes contre les armes, ne peuvent aujourd'hui subir le diktat de ceux qui ont préféré la fuite sous des cieux de loin plus dorés. En interpellant Fattani, Boughanem, Benchicou, Allilat, Laâlam et beaucoup d'autres, en emprisonnant des centaines de délégués du mouvement arbitrairement, le pouvoir oublie qu'il ne peut ni interpeller ni arrêter tout un peuple qui a déjà rendu son verdict» précise, la déclaration. La mise en branle de tout un système judiciaire pour faire taire la contestation montre que le team autour du premier magistrat du pays ne ménagera aucun effort, fût-il illégal pour faire valoir son goût pour l'autoritarisme. La question qui vient à tout esprit sain reste celle de savoir si les maîtres du moment iront jusqu'à interpeller toute l'Algérie? Le peuple algérien dans sa totalité ne croit plus aux prophéties. Il est vacciné et immunisé. En voulant trouver une circonstance atténuante, nous reconnaîtrons que les vertiges du fauteuil troublent et que ses privilèges sont éphémères. Combien de régimes impopulaires se sont cassé les dents en persistant dans cette équation? Notre président, nous nous l'attribuons parce qu'on est respectueux de l'institution et croyons dur comme fer à la République, a été choisi pour un programme projetant de nous rendre la dignité et l'honneur. Ce slogan est désormais un vain mot. En trompant la justice et l'obligeant à rendre un verdict nocturne entaché, c'est l'honneur de l'institution et le droit qui prennent un sérieux coup. La misère qui gagne du terrain quotidiennement pousse sa victime à des concessions. Combien d'Algériennes se sont retrouvées sur le trottoir à exercer le plus vieux métier du monde pour subsister? Où est la dignité? En interpellant les journalistes, en emprisonnant les contestataires, en glorifiant ceux d'outre-mer et en leur accordant l'exclusivité pour ne pas dire l'intimité c'est la liberté d'expression qui est reléguée aux oubliettes. Ne dit-on pas qu'un peuple s'évalue à son degré de conscience, la presse étant son porte-parole? La dignité et l'honneur sont des principes innés chez l'Algérien et l'Algérienne. La dignité, c'est la pilule qui a de tout temps fortifié les rangs de nos armées. L'actuelle ANP comme son prédécesseur l'ALN ont dignement préservé la Radp en s'opposant au projet de société importé. Vouloir aujourd'hui le contraire, c'est seulement renier la dignité. Sans être le maître marabout d'une quelconque zaouïa, nous sommes certains que nul au monde ne peut ôter à l'Algérien et à l'Algérienne leur sens de la dignité, de l'honneur et de la fierté. Plus de 30 procès, des années d'exil, les persécutions...n'ont pas eu raison de l'amour pour la liberté chez les Fattani, Benchicou, Boughanem, Abrika, Allilat pour ne citer que ceux-là. Ces hommes et ne changeront pas si l'Algérie ne change pas.