les 11 comités citoyens mettent en garde les usurpateurs de la protestation populaire. Ce qui devait être un conclave interwilayas s'est transformé en un miniconclave où la Cccwb a tenté d'éclaircir une situation née d'un conflit interne. La Coordination des comités citoyens de la wilaya de Bouira a, dans une déclaration transmise jeudi à notre rédaction, mis en garde les personnes et les organisations qui seraient tentées par un quelconque désir de confisquer le mouvement. Le conflit, qui se tramait au sein de la coordination, est l'oeuvre d'un groupe partisan d'un parti politique et d'un mouvement prônant l'autonomie, qui a, en vain, essayé de prendre les commandes en initiant un conclave à Haïzer. Cette région, où les élections se sont déroulées normalement, malgré l'appel du mouvement, voulait, à travers certains délégués, s'offrir la présidence tournante en prévision de la rencontre ârchs-pouvoir qui se précise jour après jour. Les 11 comités de Bouira réunis à M'chedallah ont apporté un soutien indéfectible au délégué de M'chedallah, Hakim Kacimi. Cette prise de position est une réponse à ceux qui ont de tout temps voulu discréditer l'enfant terrible d'Imachadallen. L'autre délégué d'Ath Laâziz, Arezki Loulmi, victime d'une campagne de dénigrement, a eu le soutien des conclavistes. La rencontre d'hier, au CEM Amrouche-Mouloud, aura eu le mérite d'éclaircir la situation. L'acceptation conditionnée du dialogue et l'accord préalable, quant à la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, sont deux faits qui coupent la route à des membres qui jusque-là surenchérissaient et se cachaient derrière la revendication pour tenter de re-gagner du terrain. L'histoire retiendra que lors du vote pour la constitutionnalité de tamazight, un parti, fondé autour de cette cause, n'a pas assisté à l'événement. Les acquis démocratiques du mouvement au prix fort de 123 martyrs et des milliers de blessés sont tellement immenses que nul opportuniste ne peut rester les bras croisés, pense un délégué. La phase de turbulences traversée par le mouvement était prévisible et d'autres plus importantes surgiront au fur et à mesure qu'on avance vers le dénouement. Pour un délégué, le pouvoir et ses relais ont leur part de responsabilité dans ce qui se passe. Le pouvoir, tout en tendant la main au mouvement, met en branle ses éléments pour essayer d'affaiblir la partie opposée. Si la lutte pour le leadership n'est plus un secret pour personne, la volonté du pouvoir de s'imposer dans le dialogue et d'y être en position de force reste un argument valable au regard de ce qui se trame actuellement. Si des leaders comme Abrika, Gherbi ou Kacimi venaient à partir, c'est tout le mouvement qui serait amputé de sa force, pense un citoyen. Pour cela déjà, le conclave de M'chedallah aura eu le mérite d'éviter l'hémorragie et de préserver la force du mouvement et son unité. En rappelant que la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur reste l'unique objectif du mouvement, les délégués de Bouira ont remis les pendules à l'heure. En dénonçant les manoeuvres sournoises entreprises par des usurpateurs, ceux-là mêmes qui ont usurpé le MCB, la Cccw Bouira montre que sa riposte a commencé et sera sévère.