Rien ne va plus dans la wilaya de Béjaïa. La colère est au quotidien. Les mouvements de protestation sont si récurrents depuis le début de la semaine que cela pousse à l'inquiétude. Hier encore, la RN9, reliant la wilaya de Béjaïa à celle de Sétif et Jijel, a été fermée très tôt le matin par des jeunes manifestants de la localité de Bakaro, située à une dizaine de kilomètres de la ville de Tichy. Les protestataires, en majorité des jeunes, notamment des sportifs, réclament le réaménagement du terrain de football de la localité. La réalisation des tribunes et du tartan ou du gazon afin de permettre à leur équipe d'évoluer à domicile et d'accueillir les autres formations de régionale II, division dans laquelle évolue la Jeunesse sportive de Tichy (JST). Un club qui comprend 300 joueurs, toutes catégories confondues. Il évolue en dehors de ses bases, soit à Béjaïa, Aokas ou Souk El Tenine, faute d'un stade qui attend son homologation depuis 10 ans. Le maire, Hamid Aïssani, et le chef de daïra se sont rendus sur les lieux de la manifestation. Faute de proposition, les manifestants ont «refusé» de rouvrir la route. Ces derniers ont exigé la présence des autorités de wilaya pour négocier directement avec elles. Les manifestants en ont profité pour soulever d'autres revendications liées aux conditions de vie décentes, notamment l'aménagement des routes, le renforcement du réseau AEP, l'éclairage public et le travail. Les usagers de cet important axe routier ont été bloqués et de nombreux travailleurs résidant dans la région n'ont pas pu rejoindre leur lieu de travail à Béjaïa-ville. Pour leur part les habitants du lotissement 130 et 131 d'El Kseur ont de leur côté fermé le siège de la daïra pour exiger le lancement immédiat des travaux d'aménagement de leur quartier, des travaux, faut-il le souligner, attendus depuis une vingtaine d'années au moins, soit depuis la constrution de ces lotissements. Pour rappel, avant-hier, trois localités de la wilaya de Béjaïa ont connu des mouvements de protestation. À Souk-El-Tenine, des centaines de personnes ont investi les rues pour réclamer le raccordement de leurs foyers au gaz de ville. Les manifestants ont marché du siège de l'APC à celui de la daïra, en scandant: «On demande du gaz!»