L'instance du football international est devenue moins rigide. C'est, enfin, décidé : un joueur ayant été sélectionné dans une équipe nationale de jeunes peut opter pour l'équipe nationale de son pays d'origine. Cette mesure prise par le comité exécutif de la FIFA, réuni, ce vendredi à Doha, s'applique pour tout joueur ayant été sélectionné dans n'importe quelle équipe nationale, sauf celle des seniors, c'est-à-dire celle des A. Il est évident qu'elle ouvre de grandes perspectives pour de nombreux pays notamment d'Afrique dont le contingent de jeunes prodiges en Europe est remarquablement élevé. Elle intéresse particulièrement notre pays dont on sait qu'il a été l'un de ceux qui se sont le plus battus pour que la FIFA se penche sur ce problème. On rappellera que lors de leur dernière visite en Algérie, Joao Havelange, l'ex-président de la FIFA et Sepp Blatter, celui qui est aux commandes en ce moment, ont été sensibilisés sur la question. Ils avaient promis qu'elle serait un jour débattue par le comité exécutif. Nul ne contestera le fait que l'Algérie dispose à travers son émigration en Europe, en particulier en France, d'un extraordinaire potentiel sportif notamment en football. Il n'y a qu'à se baser sur l'exemple de Zidane qui est, avant tout, un enfant issu de cette émigration. Si dans les autres disciplines sportives, il est possible de changer de sélection au gré du changement de nationalité, dans le football toutes les portes étaient fermées pour ce genre de mutation. Effectivement, en athlétisme les changements de maillot national sont courants au point que la frénésie dans la course pour un nouveau passeport a créé des dissensions entre certains pays. En football, par contre, il n'y avait aucun espoir pour un joueur de vêtir le maillot national même de son pays d'origine s'il avait eu le malheur d'avoir été sélectionné dans une obscure équipe de jeunes de son pays d'adoption. Que de joueurs, parce qu'ils ont joué un jour avec des minimes, ont été bloqués à l'âge seniors par les règlements de la FIFA. Cette directive, concernant l'interdiction de jouer pour plus d'une équipe nationale, est née au début des années 60. La FIFA l'avait prise en raison du nombre impressionnant de joueurs qui changeaient de nationalité comme on change de chemise vers la fin des années 50. Cela avait été surtout vrai pour la très grande équipe de Hongrie, finaliste de la Coupe du monde en 1954 et dont la plupart des joueurs avaient émigré en Espagne dont ils ont porté par la suite le maillot national. On citera, ainsi, Puskas et Kubala, ce dernier ayant même porté le maillot de trois pays, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et l'Espagne. On citera, également Alfredo Di Stefano, international argentin puis espagnol. La FIFA avait, alors, «pondu» la fameuse directive basée sur l'interdiction de changer de maillot national même si vous obtenez une nouvelle nationalité. La décision entérinée par le comité exécutif vendredi à Doha, corrige une espèce d'injustice dans la mesure où il suffisait à un pays de prendre un jeune dans une de ses sélections de jeunes pour le bloquer définitivement. Un joueur comme Nasser Ouadah qui n'est plus très jeune pour un footballeur (il a 28 ans) est de ceux qui ont le plus souffert de cette interdiction, uniquement parce qu'il a un jour revêtu un maillot français dans une sélection de jeunes. Aujourd'hui, il est libre de choisir ou non le maillot de son pays d'origine, l'Algérie. Et il n'est pas le seul puisque des joueurs comme Madouni, Meguenni, Antar Yahia et même Kamel Meriem sont dans son cas. Il faudra, simplement, agir avec prudence pour ne pas tomber dans le piège du genre de celui que l'on vient de connaître avec Aymen Demaï du FC Metz, qui aurait préféré l'équipe de la Tunisie à celle de l'Algérie. En tout cas, grâce à la décision de la FIFA, Rabah Saâdane est aujourd'hui plus que soulagé, car elle lui permet une plus grande ouverture en vue de la confection de la liste des joueurs appelés à disputer la prochaine CAN.