L'Algérie peut s'estimer lésée par la décision de l'instance internationale. On s'attendait à ce que la FIFA sorte le grand jeu. On n'a eu droit qu'à une toute petite dérogation. Désormais, les joueurs qui ont déjà évolué avec une équipe nationale pourront revêtir le maillot d'un autre pays s'ils optent pour celui-ci, avant l'âge de 21 ans. Cette décision prise par le comité exécutif de la FIFA samedi à Paris, ne pourra être appliquée qu'après avoir été ratifiée par le congrès extraordinaire de l'institution, les 19 et 20 octobre prochain. L'amendement au statut indique qu'«un joueur a le droit, jusqu'à l'âge de 21 ans révolus, d'obtenir, et ce une seule fois, l'éligibilité pour les matches internationaux d'une autre fédération internationale». C'est loin d'être une victoire pour les pays qui revendiquaient un statut spécial pour ces joueurs. L'Algérie surtout qui aura été le pays qui s'est le plus battu sur la question, en raison de sa très forte émigration en Europe et qui voyait certains talents bloqués pour avoir évolué dans les sélections de jeunes de leur pays d'adoption ou de naissance. Le fait de limiter l'âge à 21 ans, ne donnent pas tellement de choix au football algérien de recruter ceux qui sont potentiellement capables de rendre d'énormes services à son équipe nationale. A 21 ans le joueur est encore espoirs et peut espérer endosser le maillot de l'équipe A du pays où il vit. Il nous étonne fort qu'un joueur ayant été international juniors dans un pays, accepte de changer pour aller jouer pour un autre pays alors qu'il ambitionne, vu son jeune âge, de monter chez les A. Par ailleurs, on a fermé la porte à tous les joueurs âgés de plus de 21 ans, sélectionnés chez les jeunes dans un pays et qui, parce qu'ils sont l'objet d'une rude concurrence ne peuvent pas être pris dans l'équipe nationale A. Des exemples de ce genre sont légion en France, le pays où se recrute la plus forte émigration algérienne. On peut dès lors faire une croix sur Nasser Ouadah de l'AC Ajaccio ou Madouni du Borussia Dortmund qui ont dépassé les fameux 21 ans. Quant à Meghni du club italien de Bologne qui a tout juste 21 ans, il faudra l'oublier puisque l'équipe de France A lorgne de son côté. En somme on a assisté à un coup pour rien à Paris sachant que les Français auraient vu d'un très mauvais oeil, voir partir certains joueurs formés sur leur sol et qui pourraient, demain, jouer contre leur propre équipe nationale. L'espoir était grand, il a été anéanti. Cela renforce l'idée qu'il faudra compter sur soi-même pour se lancer enfin et d'une manière sérieuse dans une véritable politique de formation.