Bennabi a lui aussi parlé de la mondialisation. Le Haut conseil islamique a organisé, sous le haut patronage de M.le président de la République, un colloque international sur le grand penseur algérien Malek Bennabi (1950/1973) à l'occasion du trentième anniversaire de sa disparition. Son ancien disciple, M.Boukrouh, ministre du Commerce, a fait une intervention remarquable hier lors de cette rencontre. En présence de personnalités de plusieurs pays du monde arabe et asiatique (Malaisie, Pakistan, Liban, Egypte, etc). Boukrouh, un féru de la pensée bennabienne, a fait une brillante analyse sur son maître. Lors de ce colloque, le conférencier a parlé de son parcours politique, ses différentes activités et notamment de son ouvrage intitulé La Condition de la renaissance dans lequel le penseur évoque la notion du capitalisme, du travail, «un livre, dira M.Boukrouh, considéré comme projet de société» duquel le conférencier a d'ailleurs inspiré toutes ses idées. Montrant un intérêt démesuré aux concepts de son professeur, il précise que l'«oeuvre de Bennabi est le produit d'une expérience vécue. On le considère comme un théoricien. Toute l'oeuvre de Bennabi se présente comme une tentative pour résoudre les problèmes des Algériens à l'époque.» S'agissant du chapitre de la mondialisation, le conférencier, se définissant comme disciple de Bennabi, dira que ce penseur prémonitoire est le seul à avoir parlé du processus de la mondialisation dans ses deux ouvrages, le premier intitulé Vocation de l'Islam et le second L'afro-asiatique, où il a développé une véritable approche pour simplifier la gestion du monde. Bennabi a toujours fait appel à la rénovation, refusant toutefois de retourner à l'époque des califats, «son but était de restructurer. Pour lui, la mondialisation est un passage obligé», a-t-il enchaîné.