«Où sont nos logements, qu'on nous donne au moins une réponse convaincante», nous ont confié les représentants des occupants du Centre de protection des enfants assistés sis à Saint-Hubert. Ces derniers se déclarent lésés dans leurs droits depuis que le projet des 30 logements qui leur était destiné est parti à vau-l'eau. En 1999, une convention pour la réalisation de 30 logements évolutifs est signée entre le ministère de la Solidarité nationale et la wilaya d'Oran. Le document prévoit un financement conjoint à hauteur de 50% pour chaque partie. Un terrain est dégagé à Sidi El-Bachir pour servir d'assiette au projet de ces logements inscrits dans le cadre CNL de la commune de Sidi El-Bachir. Le projet est lancé et les logements construits seront revendus à d'autres personnes. En un mot, détournés au profit d'individus autres que les pensionnaires de la cité de l'enfance auxquels ils étaient destinés. Cette situation s'est retrouvée compliquée après l'incarcération du responsable de la direction de l'action sociale d'Oran et celui de l'agence foncière de Bir El Djir intervenue en 1999. Djamel Ould Abbas, alors ministre de la Solidarité nationale, lors d'une visite à Oran, remet sur le tapis le dossier des logements des pensionnaires de la cité de l'enfance et insiste sur l'affectation du projet au bénéfice exclusif des enfants sinistrés inscrits comme nécessiteux. En 2001, avec l'arrivée de l'apport du ministère de la Solidarité nationale, le dossier est rouvert. Une délégation des bénéficiaires décide de se rapprocher de la DAS pour discuter l'affectation d'autres logements. Mais au grand désappointement de cette dernière, au lieu des 30 unités prévues dans le projet initial, seuls 17 logements ont été proposés par la wilaya. Pire encore, ces logements, qui avaient été refusés par les enseignants sont en fait, inhabitables puisque non finis et situés dans une zone isolée en bordure du cimetière d'Aïn El-Beïda. Aujourd'hui, c'est toujours le silence des autorités qui inquiète ces malheureux citoyens qui continuent de vivre dans des conditions difficiles dans la cité de l'enfance - certains mariés et avec des enfants à charge attendent toujours une solution à leur problème. «Avec le retour de Djamel Ould Abbès au ministère de la Solidarité nationale, nous espérons voir le bout du tunnel. C'est lui qui nous avait tendu cette planche de salut, mais après son départ, ses engagements n'ont pas été honorés par les responsables en charge du secteur à Oran. Aujourd'hui, nous attendons beaucoup de lui», dira un délégué des pensionnaires de la cité de l'enfance.