La distribution constitue le problème majeur auquel fait face l'éditeur en Algérie, a souligné mardi le président du Syndicat national des éditeurs du livre (Snel), M.Ahmed Madi. Lors d'une rencontre organisée par l'Onci à la salle Atlas, M.Madi a indiqué que «le problème de la distribution ne peut être résolu en l'absence d'un établissement de distribution et d'une loi du livre». Dans ce sens, il s'est interrogé sur le devenir du Centre national du livre dont le décret de création remonte au mois de mai 2009, rappelant que son président a été désigné. Il a également évoqué les problèmes auxquels fait face l'éditeur dans l'exercice de ses fonctions, notamment en ce qui concerne la commercialisation du livre, expliquant cela par le désengagement des ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur en dépit des efforts consentis par plusieurs maisons d'édition dans l'impression et la traduction des livres académiques et manuels scolaires. Le président du Snel a, par ailleurs, recommandé aux éditeurs d'organiser des conférences et des cafés littéraires pour encourager la lecture, notamment chez les jeunes. Dans cet entretien M.Madi revient sur l'événement littéraire de ce mois. L'Expression: Le Syndicat national des éditeurs du livre (Snel) reprend ses activités après une relative absence. Le Snel élabore un programme livresque pour ce printemps. De quoi s'agit-il? Ahmed Madi: En effet, le Snel décide d'un certain nombre d'activités. Nous avons passé une période où le syndicat des éditeurs a connu quelques difficultés. Il n'est pas utile de revenir dessus. Nous avons programmé pour ce mois d'avril une foire du livre qui se déroulera à la Safex. Ce rendez-vous entre les éditeurs du livre et les lecteurs se veut une opportunité commerciale pour les éditeurs et pour les lecteurs, une opportunité de s'offrir des livres à un prix bas. Il seront environ 100 éditeurs à être présents à ce rendez-vous du livre qui se tiendra du 12 au 21 avril. Vous parlez du livre à la portée des petites bourses. Vous voulez dire qu'il y a une nouvelle politique du prix du livre chez la Snel? Pas tout à fait cela, même s'il y a un rapport à peine décelable. Nous savons tous que le livre produit localement est moins cher que le livre importé. Dans les salons précédents, le livre importé, en dépit de sa cherté, avait enregistré un succès plus que significatif par rapport au produit national. La foire de ce printemps est une occasion pour les producteurs locaux de rencontrer les lecteurs. C'est-à-dire, l'éditeur vend directement au client. Il n'y a pas d'intermédiaire. Déjà sur ce point, il y a inéluctablement un abattement sur le prix du livre. L'objectif de cette foire est de vendre le maximum de livres avec des petits prix. Comment vous est venue l'idée d'organiser cette foire alors qu'il existe déjà des salons? Dans les salons internationaux, notamment celui d'Alger, les petits et jeunes éditeurs ne trouvent pas leurs places. Même présents, ils sont invisibles. La manifestation qui se tiendra dans la deuxième décade de ce mois est une opportunité pour eux de se faire connaître et de faire également des résultats sur le plan commercial. C'est aussi, une occasion pour eux de rencontrer les auteurs. En marge de ce salon, vous avez prévu une panoplie d'activités culturelles. Pouvez-vous nous en dire plus? Effectivement, nous avons retenu au programme de cette manifestation quelques tables rondes animées par des spécialistes. Plusieurs sujets seront abordés. Il s'agit notamment du livre d'histoire, des ouvrages du soufisme, littérature et théâtre pour enfants, l'information culturelle et l'édition du livre en tamazight. Voulez-vous être plus explicite en ce qui concerne l'édition du livre en tamazight? Ces dernières années, la production livresque ne cesse de progresser. Ce qui est une excellente chose pour la culture nationale. Une table ronde traitera de la question. Elle sera animée par Youcef Merahi, écrivain et président du Haut Commissariat à l'amazighité. Il déclinera sa vision sur ce secteur de la connaissance d'autant plus que Youcef Merahi porte un grand intérêt au patrimoine immatériel amazigh.