Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé hier la fin des hostilités dans le nord du Mali passé sous le contrôle de rebelles touareg et de groupes islamistes alors que sur le terrain la situation se détériorait avec des viols, pillages et saccages signalés. Dans une déclaration proposée par la France, les 15 membres du Conseil de sécurité ont aussi réclamé le retour à un gouvernement légitime à Bamako où une junte militaire a renversé le président Amadou Toumani Touré il y a deux semaines. Profitant du putsch de Bamako, les Touareg et les islamistes ont pris en fin de semaine le contrôle des trois métropoles du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, quasiment sans rencontrer de résistance de la part d'une armée malienne sous-équipée et désorganisée. Selon des diplomates, les membres du Conseil «s'inquiètent de la présence dans la région du groupe terroriste Al Qaîda au Maghreb islamique» (Aqmi), ce qui pourrait selon eux «déstabiliser encore davantage la situation». Ils «condamnent fermement les attaques, les pillages et la confiscation de territoire auxquels se livrent des groupes rebelles dans le nord du Mali et exigent une cessation immédiate des hostilités». Ils invitent les rebelles à «cesser immédiatement toute violence et à rechercher une solution pacifique par un dialogue politique». L'Union européenne de son côté a appelé hier à un «cessez-le-feu immédiat» dans le nord du Mali. Par ailleurs, le Conseil «soutient les efforts de la Cédéao», la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest, qui a décrété un embargo contre les putschistes et les menace d'une intervention militaire.