Plusieurs établissements sont paralysés depuis quelques jours. A Tiaret, par exemple, les enseignants du cycle secondaire avaient observé l'année dernière un arrêt de travail qui avait duré plusieurs mois. Pour cette année, les animateurs du mouvement de l'année dernière se sont retrouvés, pour bon nombre d'entre eux, dans le collimateur de la direction de l'éducation qui n'a pas hésité à en suspendre 22 et à traduire 9 autres devant la justice qui ont été condamnés à payer une amende de 100 DA chacun. Dans cette wilaya, il semble d'après certaines sources que le mouvement de grève est largement suivi puisque les 28 établissements que compte Tiaret sont à l'arrêt, et aux exigences du Cnapest sont venues se greffer d'autres plus spécifiques à la région. Dans la wilaya d'Aïn Temouchent, 9 lycées sur les quatorze que compte cette localité sont paralysés. Des sources de la direction de l'éducation veulent utiliser les défections (5 lycées) pour casser le mouvement décidé par le Cnapest et qui tend à se durcir même si l'on ne signale pas encore dans cette wilaya de sanctions prises contre les enseignants grévistes. Même cas à Tlemcen où plusieurs établissements sont à l'arrêt conformément au mot d'ordre de grève nationale de 7 jours décidé par le Cnapest. Dans cette wilaya, on nous signale que les tentatives de négociations initiées par des représentants de la direction de l'éducation et des parents d'élèves avec les enseignants grévistes ont échoué du fait de représentativité. «La plate-forme de revendications du Cnapest est nationale et nous ne sommes pas habilités à la négocier», dira un enseignant gréviste que nous avons contacté. A Mostaganem et à Saïda, des informations en provenance de ces régions font état d'un large suivi du mouvement de grève. Des parents d'élèves et des enseignants que nous avons joints par téléphone ont confirmé cet état de fait tout en démentant les rumeurs de sanctions prises contre des enseignants grévistes qui avaient circulé ces derniers jours. C'est à Oran que la situation reste tendue. 32 lycées sur les 42 que compte la wilaya sont paralysés et rien n'indique que les choses pourraient évoluer dans les prochaines heures. La direction de l'éducation, qui avait suspendu certains délégués du Cnapest, est revenue ces derniers jours à la charge en adressant des mises en demeure, via des huissiers de justice, à des enseignants en grève. Cette façon d'agir est venue réparer la grave entorse à la loi commise lors des premières mesures de suspension, qualifiées par le Cnapest en contradiction avec la réglementation qui prévoit l'envoi de mises en demeure pour notifier la sanction aux grévistes qui font l'objet de suspension ou de traduction devant la justice. La grève des lycées gagne aujourd'hui d'autres établissements de la wilaya et tout indique que le mouvement pourrait tendre vers le durcissement après les rumeurs d'un probable ralliement des enseignants du fondamental, dont certains n'ont pas manqué de signaler leur disponibilité à observer un mouvement de grève pour soutenir leurs collègues du secondaire. Ce bras de fer intervient au moment où la fédération nationale des parents d'élèves a décidé d'organiser une conférence de presse (aujourd'hui à Oran) pour expliquer sa position et appeler à un dialogue serein pour ne pas compromettre l'année scolaire.