Les autorités malawites ont officiellement annoncé samedi matin le décès du président Bingu wa Mutharika, plus de 24 heures après sa mort d'une crise cardiaque, et ont précisé qu'elles respecteraient la Constitution, qui prévoit que le pouvoir doit revenir à la vice-présidente. « Nous sommes tristes d'annoncer que le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, est mort. (...) Il va y avoir dix jours de deuil national et la Constitution sera respectée pour la transition » a déclaré le secrétaire de la présidence et du gouvernement Bright Msaka dans un communiqué lu à la radio nationale. Victime d'un infarctus, Bingu wa Mutharika, 78 ans, s'était effondré jeudi matin au palais présidentiel et avait été transporté inconscient à l'hôpital central de la capitale Lilongwe. Des sources médicales et gouvernementales avaient annoncé sa mort sous couvert de l'anonymat dès vendredi matin, mais les autorités étaient restées parfaitement muettes, laissant le pays en proie aux rumeurs. La ministre de l'Information Patricia Kaliati avait encore dit vendredi soir que le président était « toujours vivant ». « La présidence et le gouvernement tiennent à assurer tous les Malawites, et la communauté internationale, que la Constitution du Malawi sera strictement respectée pour la gestion de la transition », a indiqué M. Msaka dans un communiqué, appelant la population à rester « unie et pacifique ». La loi fondamentale prévoit que le vice-président prenne la succession au cas où le président serait empêché ou décédé. Le pouvoir devrait donc revenir à la vice-présidente Joyce Banda. Mais Mme Banda est passée dans l'opposition depuis qu'elle a été exclue du parti démocrate progressiste (DDP), le parti gouvernemental fin 2010. Des sources proches du pouvoir avaient indiqué que les dirigeants du DDP cherchaient à l'écarter.