Dix-sept personnes, dont cinq militaires, ont été tuées lundi dans des affrontements après une attaque de combattants d'Al-Qaïda contre une caserne à Loder, dans le sud du Yémen, selon un nouveau bilan. Deux membres de tribus, qui soutiennent les forces armées, et dix combattants d'Al-Qaïda ont péri dans ces accrochages qui se poursuivaient en milieu de matinée à Loder, dans la province d'Abyane, un fief du réseau extrémiste, selon des sources militaires, tribales et locale. Un précédent bilan faisait état de 11 tués, dont 4 insurgés islamistes. Selon une source locale, les corps de six autres membres d'Al-Qaïda ont été évacués du secteur. La caserne, relevant de la brigade blindée 111 de l'armée yéménite et basée dans l'est de Loder, a été la cible tôt lundi matin de tirs de la part des insurgés islamistes et les militaires ont riposté, ont précisé des sources militaires. De violents accrochages ont ensuite opposé les soldats, soutenus par des hommes armés des tribus, aux assaillants, et les affrontements aux différents types d'armes se sont ensuite poursuivis par intermittence. Loder est une grande ville de la province d'Abyane, située à 150 km au nord-est de Zinjibar, chef-lieu de cette province et contrôlée par les «Partisans de la Charia », un groupe affilié à Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). Al-Qaïda avait en août 2010 pris temporairement le contrôle de Loder, avant d'en être chassé par les forces armées, a indiqué une source militaire. « Par son attaque, Al-Qaïda cherche à reprendre le contrôle de Loder », convoitée pour sa position stratégique car elle relie les provinces voisines de Chabwa, Bayda et Lahj où opère le groupe extrémiste, a déclaré cette source. Les combattants d'Al-Qaïda sont fortement présents autour de la ville, a-t-on ajouté de même source. «Les tribus combattent aux côtés de l'armée et nous allons repousser Al-Qaïda. Nous allons mettre ses projets en échec tant que la population se tient à nos côtés », a déclaré la même source. Profitant de l'affaiblissement du pouvoir central à la faveur d'un soulèvement populaire qui a duré plus d'un an et a abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh, Al-Qaïda a renforcé sa présence dans le sud et l'est du Yémen.