Le président tunisien Moncef Marzouki a estimé lundi soir que la violence avait atteint «un degré de violence inacceptable», à propos des incidents survenus dans le Centre-ville de Tunis lors d'une manifestation interdite de commémoration des martyrs. «Un tel degré de violence est inacceptable», a déclaré sur la chaîne nationale M.Marzouki, mettant en cause aussi bien les manifestants qui ont bravé l'interdiction de défiler sur l'avenue Bourguiba que les policiers qui les ont brutalement dispersés. «Je regrette profondément que des manifestants pacifiques aient été blessés», a-t-il dit, avant d'insister sur le fait qu'une dizaine de policiers avaient aussi été blessés. «La police a saisi une voiture contenant des cocktail Molotov», a-t-il affirmé, déplorant «le bras de fer inacceptable entre l'Etat qui a interdit les manifestations sur l'avenue Bourguiba et ceux qui délibérément enfreignent cette interdiction». «Je soutiens le gouvernement qui travaille jour et nuit. La Tunisie est en convalescence mais certains veulent son naufrage», a poursuivi le président tunisien. «Il est insensé de demander à un gouvernement qui a 90 jours de «dégager», a-t-il ajouté, en appelant «à la responsabilité de tous». Au moins quinze manifestants et huit policiers ont été blessés dans les incidents survenus lundi matin lors de la violente dispersion par les forces de l'ordre de manifestants qui tentaient d'accéder à l'avenue Bourguiba. L'artère emblématique de la révolution tunisienne est interdite aux manifestations depuis le 28 mars. Le ministère de l'Intérieur avait pris cette décision après des incidents survenus le 25 mars lors d'une manifestation d'islamistes, qui s'en étaient pris à des artistes devant le théâtre municipal de Tunis. «J'ai appelé le ministre de l'Intérieur qui m'a expliqué que cette artère névralgique est devenue invivable pour le commerce, le tourisme, la circulation. Il nous faut trouver un autre itinéraire pour les manifestations pacifiques», a souligné M.Marzouki.