Des mouvements de grève en cascade Malgré les dernières augmentations salariales, le patron de l'Ugta estime qu'elles n'ont pas été d'un grand apport vu la flambée des prix des produits de large consommation. Devant la flambée vertigineuse des prix, l'Ugta propose un mémorandum pour la sauvegarde du pouvoir d'achat. Marginalisée par les partis politiques, cette question attire l'attention de la Centrale syndicale. Une équipe de travail qui planchera sur un mémorandum de propositions a été installée avant-hier. La proposition de Sidi Saïd sur la sauvegarde du pouvoir d'achat sera certainement soutenue par les partis politiques. Ces derniers vont tenter de rattraper le coup en axant leur discours de campagne sur le portefeuille des Algériens. Certains partis ont déjà commencé à faire des propositions alléchantes. L'Alliance verte semble trouver la baguette magique en s'engageant à répondre aux attentes des citoyens. Le patron du RND, Ahmed Ouyahia n'a pas encore dévoilé les grandes lignes de son programme mais il se dit favorable pour les propositions des chefs d'entreprise. Ce qui est sûr est que le front social va s'imposer en force dans la campagne électorale. Des mouvements de grève s'annoncent en cascade. Des secteurs névralgiques seront concernés entre autres l'éducation, la santé et la justice. Les fonctionnaires de la justice ont observé depuis hier une grève de trois jours. Un appel à un grand rassemblement pour le samedi 14 avril devant le ministère de la Justice a également été lancé. Cette décision est intervenue au lendemain d'une manifestation devant le siège du ministère à El Biar (Alger), mais qui, selon eux, n'a pas eu d'écho auprès du ministère. Le débrayage a touché plusieurs régions notamment Annaba. En réponse à l'appel lancé par l'ensemble du personnel administratif du secteur de la justice, toutes les activités administratives ont été paralysées. Les lycées ont été également paralysés depuis hier. Des enseignants ont rejoint les fonctionnaires des corps communs pour dénoncer le silence de la tutelle. L'appel du Cnapest a été timidement suivi selon le département de l'éducation qui relève un taux de 23,4%. Le personnel de la santé compte également renouer avec la grève. Un mouvement de grève sera lancé le 15 avril prochain soit le premier jour de la campagne électorale. Malgré les dernières augmentations salariales, de nombreux acteurs, y compris le patron de l'Ugta, estiment qu'elles n'ont pas été d'un grand apport. C'est pourquoi L'Ugta s'attelle à trouver des solutions pour atténuer la charge sur le portefeuille des Algériens. L'initiative de la Centrale syndicale est loin d'être fortuite. Consciente de l'impact que pourrait avoir le pouvoir d'achat sur les urnes, l'Ugta tente d'alerter le gouvernement en lui proposant de sauvegarder le pouvoir d'achat. Même si la Centrale syndicale défend les intérêts des travailleurs, il n'en demeure pas moins que ce geste porte une connotation politique. L'Ugta veut apporter sa touche à la veille des élections législatives pour encourager les citoyens à aller voter en force. Lors de son discours d'ouverture des travaux de la réunion dont le principal ordre du jour porte sur le «débat sur la question organique de l'Ugta, la préparation des festivités du 1er mai et la question politique à travers la mobilisation de l'Ugta pour les élections du 10 mai», M.Sidi Saïd a indiqué que «c'est une rencontre avec les cadres de notre organisation syndicale pour rendre des comptes sur le travail accompli jusqu'à maintenant». Sidi Saïd n'a pas omis d'évoquer le rendez-vous électoral en assurant que l'Ugta s'engage à participer au processus démocratique du pays à l'occasion du scrutin législatif du 10 mai prochain. «Nous construisons la démocratie avec les Algériens et pour les Algériens. Les cadres de l'Ugta vont être des acteurs parmi les autres acteurs de ce pays pour faire réussir ce rendez-vous très important pour la stabilité de notre pays, afin de donner une leçon aux étrangers sur la démocratie», a-t-il affirmé.