Colère n L'érosion du pouvoir d'achat a fait réagir plusieurs syndicats autonomes, tous corps confondus. Alors une série de protestations prévue durant tout ce mois, l'Ugta, de son côté, a élaboré des propositions au gouvernement afin de désamorcer cette crise. Le bal des protestations a été, ainsi ouvert, par le Cnapest. En effet, dès aujourd'hui, et ce, pour deux jours, une grève a été déclenchée au niveau de l'ensemble des établissements de l'éducation. «Cette grève vient répondre à l'injustice du projet de statut particulier des enseignants», a affirmé, hier, M. Lamdani, porte-parole de cette coordination. Dans le même secteur, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), a appelé, hier, dans un communiqué rendu public, à un débrayage d'une journée prévue pour demain. Renfermant à lui seul dix-sept fédérations issues de plusieurs secteurs économiques, notamment la santé, l'enseignement supérieur et les travaux publics, le Snapap, qui appelle à une grève d'une journée le 15 janvier prochain, a pointé un doigt accusateur vers la centrale syndicale. Hier lors d'une conférence de presse, Belkacem Felfoul, secrétaire général de cette organisation, a, en effet, affirmé que l'Ugta n'a pas les prérogatives de s'exprimer au nom des autres syndicats. «Nous attirons encore une fois l'attention des pouvoirs sur la situation socioprofessionnelle qui devient de plus en plus précaire. Nous n'avons pas été associés dans les discussions concernant l'avenir des travailleurs, c'est l'Ugta qui a parlé au nom de tous les fonctionnaires, alors qu'elle n'a pas le droit de le faire», a-t-il dénoncé. Le Snapap décidera, a précisé la même source, des actions à entreprendre lors de son conseil national prévu au cours du mois de février. Pour sa part, la Centrale syndicale, partenaire officiel du gouvernement, a indiqué, via son secrétaire général, qu'une série de propositions portant amélioration du pouvoir d'achat, sera soumise à exécutif dans les prochains jours. Abdelmadjid Sidi Saïd a annoncé, mardi dernier, depuis Aïn Defla, que celles-ci entrent dans «le cadre du dialogue continu entre les deux parties au sujet de la subvention du prix de certains produits alimentaires de base de large consommation afin de préserver le pouvoir d'achat des citoyens». Imputant ces augmentations vertigineuses aux spéculateurs, le patron de l'Ugta a fait savoir que le travailleur ne pourrait pas ressentir l'effet de la revalorisation des salaires, prenant effet à partir du 1er janvier courant avec effet rétroactif. «Le dossier de l'amélioration du pouvoir d'achat a toujours constitué une des préoccupations majeures de l'Ugta qui a de tout temps milité en faveur d'une prise en charge adéquate du pouvoir d'achat des Algériens», a-t-il rappelé.