Contrairement au Soir d'Algérie et au Matin qui ont été déboutés, la justice a rendu un verdict honnête. En attendant d'introduire une action en justice contre le directeur de la SIO pour le délit de faux et usage de faux en produisant sciemment un contrat commercial daté du 05 juillet 1995 et où «certaines mentions erronées et trompeuses ont été introduites», le collectif du groupe de presse Erraï El Aam vient d'être destinataire d'un verdict en sa faveur de la part de la justice d'Oran. En effet, la cour d'Oran a rejeté les demandes des plaignants qui consistaient en le paiement de l'ensemble des dettes en plus d'une astreinte journalière de 50.000 DA. Un verdict satisfaisant et qui donne un filet d'espoir au collectif et à son directeur de «procéder prochainement au tirage de leur titre». En un mot, le groupe Erraï El Aam a décidé d'introduire une action en justice en référé, pour contraindre la Société d'impression de l'Ouest à procéder au tirage de ses titres dans les plus brefs délais. Ce verdict a donné droit également à ces derniers de monter au créneau sans omettre de «rendre un vibrant hommage à la justice pour ses prises de position légalistes et courageuses qui interviennent au moment où elle subit de fortes pressions pour la transformer en outil aux fins de règlement de bas desseins politiciens». Cela dit, le verdict rendu en faveur du groupe de presse «met à nu les motivations politiques qui ont servi d'arguments pour prononcer la suspension de cinq titres de la presse indépendante, Le Matin, L'Expression, El Khabar, le Soir d'Algérie, Liberté, décidée au courant du mois d'août 2003, une suspension qui est restée imposée aux titres édités par le groupe Erraï El Aam», note un communiqué émanant du groupe qui ajoute que le verdict «casse les arguments mensongers, haineux et fallacieux de commercialiser, invoqués par certains cercles du pouvoir». Devant le dénouement positif de cette l'affaire qui, au passage et selon certains observateurs, «dénote un esprit de vendetta entretenue par des groupes occultes à Oran», il nous est permis de croire à un retour à la normale. Cette affaire, qui vient s'inscrire en contradiction avec les verdicts rendus sur l'affaire du Soir d'Algérie et du Matin, démontre à juste titre que l'appareil judiciaire a été instrumentalisé. C'est à croire d'ailleurs que la justice algérienne n'en finit pas d'être secouée par des scandales à l'image de l'affaire du FLN ou «des magistrats ont eu recours à l'usurpation de signature pour procéder à l'annulation du congrès du parti». Une décision qui a été fort heureusement rétablie par décision de la Cour suprême. Quoi qu'il en soit et devant ces «bavures successives mais commandées», la justice algérienne a vu s'effondrer un pan de sa crédibilité que d'autres magistrats tentent de restaurer.