De sources généralement bien informées, L'Expression a appris que des tractations sont en cours entre des émissaires du pouvoir et l'émir de ce groupe, Hassan Hattab. Ce dernier aurait informé de son intention de négocier par le biais de différents canaux, dont le sénateur Mohamed Boudiar, enlevé récemment par ses éléments et relâché après 19 jours de détention. Le responsable de l'ex-AIS pour la région Est a approché, selon nos sources, l'organisation terroriste. En outre, les observateurs mettent la visite du chef de la 1re Région militaire, le général-major, Fodhil-Cherif, à Jijel, la semaine dernière, sur le compte de tractations secrètes entre le pouvoir et le Gspc de Hassan Hattab. Le chef terroriste serait intéressé, à en croire nos sources, par une formule juridique qui se rapprocherait de la loi sur la Concorde civile. Aussi, des tractations vont bon train, dit-on, pour trouver une formule qui permettrait aux éléments du Gspc de retourner à la vie civile, avec un minimum de garantie. Cela étant dit, les ambitions du premier responsable de l'organisation terroriste, basée essentiellement dans l'Est du pays, semblent pour le moment démesurées, assurent nos sources qui insistent sur le fait que Hattab a l'intention d'utiliser ces négociations pour limiter au mieux la débâcle dans les rangs des islamistes. Les deux communiqués qu'il a adressés aux citoyens de Kabylie, dans le feu des événements qu'a connus la région entre avril et juillet derniers, attestent d'une volonté de donner à son action armée une dimension qui intègre d'autres revendications que la stricte édification d'un Etat théocratique en Algérie, aujourd'hui devenu caduque. Le chef du Gspc a, en fait, compris que la société a beaucoup évolué ces dix dernières années et que le discours intégriste présenté crûment ne prend plus, d'où la nécessité de «coller à l'événement» en introduisant quelques variantes dans le discours et en orientant l'action terroriste dans le sens des attentes de la société. Cependant, même cette option ne fait plus recette, du fait de la fin de non-recevoir réservée à ces appels en direction des citoyens de Kabylie. Nos sources précisent que, c'est après l'échec annoncé de la politique de la terre brûlée affichée jusque-là, que les terroristes du Gspc ont choisi d'établir un contact direct avec le pouvoir, en sus des autres canaux de négociations mis en place. Parallèlement, le Gspc multiplie ses actions terroristes, pour aller à la table des négociations, si elles se concrétisent, en mettant en avant ses capacités de nuisance. Cela pour dire que Hattab veut donner de lui l'image d'un chef politico-militaire qui veut négocier sérieusement avec le pouvoir. En fait, selon nos sources, Hassan Hattab espère un accord global où tous les aspects, politique, social et autres, soient passés au peigne fin. Des conditions qui ferait l'objet d'étude et de tractation, à en croire nos sources. Ces derniers se disent sereins quant à l'évolution des tractations vers un accord qui aboutirait au désarmement des terroristes du Gspc. D'autant que les récents accrochages entre éléments du GIA et du Gspc, dernièrement dans la région de Médéa plaident pour une franche opposition de l'organisation de Hattab aux méthodes des terroristes du GIA. Ce cas de figure avait été constaté, rappelons-le, en 1997, à la veille de l'accord entre l'ANP et l'AIS. Une similitude qui n'échappe pas aux observateurs qui voient là un signe d'un probable accord pouvoir-Gspc, ce qui conduira inéluctablement à l'isolement des terroristes du GIA qui, de par leur manière d'agir, sont irrécupérables.