Environ 300 personnes ont pris part, dimanche à Rabat, à une marche nationale pour revendiquer l'application des recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER) notamment le rétablissement des victimes des «années de plomb » au Maroc dans leurs droits politiques et sociaux, à l'appel du Forum marocain pour la vérité et l'équité. Les participants à cette manifestation à laquelle ont adhéré 19 organisations notamment celles militant pour les droits de l'homme et des familles des prisonniers sahraouis arrêtés lors du démantèlement du camp de Gdéim Izik à El-Ayoun (novembre 2010), ont appelé à la réinsertion sociale, la couverture médicale et la prise en charge des victimes sur les plans moral et physique. Dans sa déclaration, Mme Khadija Ryadi, présidente de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), a indiqué que l'objectif de cette marche «vise surtout à rappeler au gouvernement et à l'état marocains les engagement qu'il ont pris lors de la mise en place de cette commission en 2004 ». Il s'agit, a-t-elle rappelé, de «faire des excuses officielles et publiques aux victimes des violations des droits de l'homme, d'abolir la peine de mort au Maroc et d'intégrer le statut de la Cour pénale internationale » en insistant sur l'importance de «l'indépendance de la justice, de lutter contre l'impunité et de ratifier les conventions internationales sur les droits de l'homme ». Les statuts de l'IER stipulent qu'elle est compétente pour connaître les violations graves des droits de l'homme commises depuis l'indépendance du Maroc (1956) jusqu'à la date de la création de la première instance d'arbitrage d'indemnisation en 1999, soit pendant plus de 43 ans. «Les ONG de défense des droits de l'homme réclament d'étendre la question des violations des droits de l'homme au-delà de cette période soit après 1999 », a ajouté Mme Ryadi.