Selon les chiffres de sortie d'urnes compilés par les instituts de sondages, le candidat socialiste remporte le premier tour de la présidentielle française avec un taux estimé entre 28 et 30% des suffrages alors que le président sortant n'aurait qu'entre 24 et 27% des votes. A noter aussi le bon comportement de la représentante de l'extrême droite, Marine Le Pen, créditée d'un taux estimé entre 17 et 20%. Ce qui serait une surprise. Pour sa part, Jean-Luc Mélenchon, le phénomène de la gauche radicale lors de la campagne électorale a vu ses chiffres se tasser entre 10 et 13% des votes. Le centriste François Bayrou a aussi été victime du vote utile en net recul avec 8,7 à 10% des suffrages. Notons que selon le CSA, les résultats seraient les suivants: Hollande 29%, Sarkozy 25%, Marine Le Pen 17% et Mélenchon 12%. Ce n'est là que les premières estimations qui seront affinées dans la soirée lors de l'annonce des résultats officiels. La première surprise de la présidentielle française est le taux de participation appréciable, estimé hier vers 15 heures à 70,59%, rassurant quelque peu sur la validité du vote et des résultats qui s'ensuivront. Au moment où nous écrivons ces lignes, les premiers résultats de sortie d'urne ne sont pas encore disponibles. Mais il ne fait aucun doute que le duel Sarkozy-Hollande, d'ailleurs attendu, sera au rendez-vous du 6 mai prochain. Aussi, avec ou sans surprises, les résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2012, annoncent l'étape décisive. Il est patent que, dès aujourd'hui, les états-majors des candidats appelés à se disputer l'ultime tour vont se mettre à l'oeuvre pour faire converger vers eux toutes les forces disponibles et grappiller ici et là des voix additionnelles. Pour préparer le 6 mai, une interaction au sein et entre différents partis sera au coeur des débats et des préoccupations. Le début d'un jeu d'alliances basé sur les intérêts des candidats et de leurs partis. Pour les disqualifiés du second tour, il s'agit de négocier des postes ou des portefeuilles au sein du futur gouvernement, et ce pour ne pas être écartés durant les cinq années a venir. Concernant les heureux élus, il s'agit plutôt de récupérer un maximum d'électeurs. Faire, en quelque sorte, dans la récupération des voix. Cependant, la question qui se pose est de savoir sur quelles bases seront fondées ces alliances. On connaît déjà leurs buts, mais existe-t-il dès règles prédéfinies qui régissent ces coalitions? A priori non. La logique veut que les partis dont les programmes et les aspirations se rapprochent le plus, scellent un pacte. Une éventuelle représentation au sein du futur gouvernement contre le vote de leurs partisans. Il est clair aussi, que la négociation des fonctions futures, de tels ou tels membres des partis éliminés lors du premier tour, dépend du nombre (pourcentage) de voix cumulées par ces derniers, lors du premier tour. Entre un parti qui récolte, disons 17% des voix, et un autre qui n'en a que 9%, il est évident que les termes des négociations diffèreront! Une certitude. Les scores cumulés de la gauche et de la droite ont été scrupuleusement observés hier soir, car ils donnent une idée de la dynamique de chaque camp pour le second tour. En 2007, la gauche (Ségolène Royal, Olivier Besancenot, Marie-Georges Buffet, Dominique Voynet, Arlette Laguiller et Gérard Schivardi) avait en tout recueilli 36,44% des voix au premier tour, tandis que la droite (Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers et Frédéric Nihous) rassemblait 44,99% des suffrages. François Bayrou, pour l'UDF, avait quant à lui obtenu le score de 18,57%. Nicolas Sarkozy l'avait finalement emporté avec 53,06% des voix. Dans deux semaines, les Français choisiront celui qui sera à la tête de leur pays pendant cinq ans. Même si la crise dans la zone euro a plané sur la campagne, pourtant, les Français votaient nombreux hier au premier tour de l'élection présidentielle. Les électeurs ont fait leur choix entre dix candidats dont l'ordre a été fixé par le Conseil constitutionnel. L'écologiste Eva Joly (Eelv), la présidente du Front national Marine Le Pen, le président sortant Nicolas Sarkozy (UMP), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Jacques Cheminade (Solidarités et Progrès), Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), le centriste François Bayrou (MoDem), le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et le socialiste François Hollande.