C'est aujourd'hui que les Français se rendront aux urnes pour désigner les deux finalistes qui s'affronteront dans le cadre du second tour de la présidentielle. Ils sont dix au départ, ils ne seront plus que deux ce soir, dont l'un d'eux sera, le 6 mai, le nouveau locataire de l'élysée. La campagne a été très longue en effet, puisqu'on peut considérer qu'elle a réellement commencé il y a un an, le mois de mars de l'année dernière, lorsqu'éclata à New York le scandale de Dominique Strauss Kahn, alors favori des sondages. Cinq candidats sont sortis du lot : François Hollande pour le Parti socialiste, favori des sondages pour arriver en tête ce soir, Nicolas Sarkozy, le président sortant, qui lui emboîte le pas après une campagne en dents de scie, Marine Le Pen pour le Front national et Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche, au coude à coude pour la troisième place, et enfin, François Bayrou, le candidat centriste du Modem. Les cinq autres candidats, sans prétention réelle d'accéder à l'élysée, sont davantage des candidatures de témoignage, qui n'ont pas la moindre chance de figurer au second tour. Il s'agit du gaulliste Dupont-Aignan, de l'écologiste Eva Joly, de la militante de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, du candidat du parti anticapitaliste Philippe Poutou, et de Jacques Cheminade, un inclassable. Sauf surprise, ce sont François Hollande et Nicolas Sarkozy qui s'affronteront dans le cadre du second tour. Mais une surprise est toujours possible. Marine Le Pen, la candidate d'extrême droite, est en embuscade. Créditée par les sondages de quelque 16% des suffrages, ses chances d'accéder au second tour ne sont pas tout à fait nulles, surtout que les électeurs sondés n'assument pas toujours publiquement leur choix du Front national. Nicolas Sarkozy, entre autres, en a pleinement conscience et craint l'avènement d'un 22 avril à l'envers, c'est-à-dire son élimination et l'accès de Marine Le Pen au second tour. C'est pourquoi il a pris une position surprenante dans la polémique qui a éclaté à propos de l'annonce promise par certains médias des résultats à 18h30, avant la fermeture des bureaux de vote. Le candidat sortant est tout à fait favorable à une telle initiative, même si elle est en contradiction avec la loi électorale. Il espère ainsi, si le scénario du pire pour lui venait à arriver, un sursaut républicain des derniers électeurs pour barrer la route à la candidate de l'extrême droite. Jean-Luc Mélenchon est sans conteste la surprise de cette campagne électorale. Représentant le Front de gauche, qui inclut le Parti communiste, il était considéré par tous comme un petit candidat. Mais à l'issue d'une campagne rondement menée, il est arrivé à disputer la troisième place à Marine Le Pen et il ne cache pas qu'il en fait un objectif. François Bayrou, le centriste du Modem, lui, a plutôt fait une campagne décevante, et les sondages le créditent d'à peine un peu plus de 10%. Il est pourtant certain que l'ancien ministre de l'éducation nationale a le programme électoral le mieux élaboré et fait l'analyse la plus réaliste de la situation. En fait, même si les instituts de sondage semblent affirmer que le premier tour est déjà plié, une surprise n'est pas à écarter, surtout que nombre de Français sont encore indécis quant à leur choix, et que le taux d'abstention, selon qu'il est important ou non, pourrait contribuer à fausser toutes les prévisions. En tout cas, rendez-vous ce soir à 20h pour connaître les deux finalistes de la course à l'élysée. M. A. B