La candidate de l'extrême droite, Marine Le Pen, qui a fait dimanche un score historique à la présidentielle française avec 17,90% des suffrages, a estimé qu'elle était désormais la «seule opposition» à la gauche. «Nous sommes la seule opposition à la gauche ultralibérale, laxiste et libertaire», a déclaré Mme Le Pen devant ses militants à Paris. «Quoiqu'il puisse arriver dans les quinze jours à venir, la bataille de France ne fait que commencer, rien ne sera plus jamais comme avant», a-t-elle dit, estimant avoir «fait exploser le monopole des deux partis de la banque, de la finance, des multinationales, du renoncement et de l'abandon». «Les Français se sont invités contre toute attente à la table des élites», a lancé la députée européenne. «Le premier tour n'est pas une fin en soi mais un commencement», a ajouté la présidente du Front National, appelant à un «rassemblement des patriotes de droite comme de gauche». Son directeur de campagne, Florian Philippot, a annoncé qu'elle dirait le 1er mai sa position pour le 2e tour de la présidentielle le 6 mai. Marine Le Pen obtient 17,90% des voix. Le précédent record pour l'extrême droite à une élection présidentielle depuis 1962 remontait à 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen, le père de Marine, avait à la surprise générale obtenu 16,86%, accédant au second tour de la présidentielle face au président sortant Jacques Chirac, éliminant le socialiste Lionel Jospin. Marine Le Pen, 43 ans, a succédé début 2011 à son père à la tête du FN. Si elle n'a pas les mêmes qualités d'orateur que lui, elle a contribué à la «dédiabolisation» du parti, débarrassé, au moins partiellement, de ses oripeaux antisémites et catholiques intégristes. Lors de sa campagne, elle a affirmé vouloir défendre la «France des invisibles», les «oubliés» de la crise et l'identité nationale contre une «islamisation de la France».