«Il y en a marre de la politique de l'autruche prévalant depuis 2 ans.» Le bras de fer entre le ministère de la Santé et le Snpssp et Snpsp regroupant près de 18 000 adhérents continue. Les médecins spécialistes de la santé publique en grève illimitée ont porté hier, leur contestation devant le département d'Ould Abbès. «Non seulement aucune avancée n'a été enregistrée concernant la prise en charge de notre plate-forme de revendication, mais on a rabaissé l'élite médicale de ce pays en nous obligeant à descendre dans la rue au lieu de s'occuper du malade et de la recherche», a déclaré le président du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique(Snpssp). «La santé otage de bricolage», «Santé agonisante cherche réanimation», «Non à la marginalisation et aux fausses promesses», «La santé est malade» et «Les médecins spécialistes en grève jusqu'à la satisfaction de nos revendications», peut-on lire sur les écriteaux, pancartes et banderoles arborés par les blouses blanches lors de leur sit-in tenu à la placette faisant face à l'entrée principale du ministère de la Santé. Le Snpssp représentant de pas moins de 7000 praticiens spécialistes dénonce «les promesses en l'air distillées par le ministre depuis maintenant deux longues années». Nous révoquons la politique de l'autruche, du deux poids, deux mesures adoptée par le ministre et à travers lui le gouvernement», indique le Dr Mohamed Yousfi. A la question de la coïncidence de la grève avec la campagne électorale pour les législatives, le président du Snpssp dira que «le débrayage a été prévu depuis le 16 février. Et, la responsabilité du pourrissement auquel est parvenu le secteur incombe à la seule tutelle en fuite en avant et traînant en longueur à ouvrir un dialogue sérieux avec le partenaire social et à répondre à nos revendications». On ne peut pas prétendre protéger le malade alors que la dégradation avancée du système de santé publique génère une dramatique hémorragie des spécialistes», souligne-t-il encore. «Le recours systématique à la justice par le ministre est anticonstitutionnel», s'indignent encore les grévistes. «Ou on a le droit à la grève ou on ne l'a pas dans ce pays», déplorent-ils encore. On sait que «les pouvoirs publics ne cèdent qu'aux protestataires disposant d'une certaine capacité de nuisance», regrettent-ils. Mais, «nous tenons au respect du service minimum dans un secteur qui reste en service maigre et ralenti à longueur d'année», tiennent-ils à rassurer. Présent au sit-in, le président du syndicat des médecins généralistes, (Snpsp), fort de 10.263 adhérents à travers 32 wilayas, le Dr Merabet a affirmé qu' «un préavis de grève prévu pour la journée de 30 avril et qui sera reconduite pour trois jours du 6 au 9 mai, est d'ores et déjà déposé au ministère de la tutelle et celui du Travail, une décision issue de la dernière session extraordinaire laissée ouverte tenue le 19 avril 2012». Plus direct, le président du Snpsp n'a pas nié que «la conjoncture s'y prête pour leur action. Et puis, les protestataires ont jugé que ce moment peut être opportun pour contraindre la tutelle à répondre à nos revendications sans réponse depuis deux ans». En soutien à leurs aînés, les médecins résidents ont saisi cette occasion pour mettre en exergue un autre problème épineux dont souffre la santé publique. Il s'agit des cancéreux qui meurent dans des douleurs «atroces», explique une résidente représentant ses 6000 collègues ou groupe de solidarité luttant en faveur des cancéreux à travers des sit-in de solidarité ainsi que sur les réseaux sociaux. «Cette catégorie de malades n'a pas accès à la radiothérapie et la chimiothérapie en somme à la totalité des soins appropriés», témoignent ces jeunes médecins. Ni la morphine un antidouleur par pompe, encore moins la Tamgesic ne sont disponibles. Par conséquent, «les patients souvent en attente variant entre 3 et 6 mois, décèdent dans des douleurs terribles», commente-t-elle. Par ailleurs, les médecins spécialistes ont sollicité l'intervention du chef de l'Etat en tant qu'ultime recours et garant des droits consacrés par la Constitution, en particulier «le droit à la santé des citoyens, gravement hypothéquée, ainsi que le droit au libre exercice du droit syndical, ouvertement bafoué», selon eux. L'Intersyndicale des professionnels de la santé, constituée de quatre syndicats (Snpsp, Snpssp, Snapsy, Snpep) de son côté ne compte pas rester les bras croisés face à la situation critique qui prévaut dans le secteur en réfléchissant déjà aux actions à mener sur le terrain.