Il semblerait qu'un scandale du foncier est en gestation à Relizane. Son «héros» serait l'ex-procureur général près la Cour de Mostaganem qui aurait, grâce au soutien de l'ancien inspecteur régional du ministère de la Justice, fait main basse sur des biens immobiliers. On murmure à Relizane que ce magistrat, qui était à l'origine de la suspension d'une vingtaine de ses pairs, s'est approprié, et par des procédés douteux, d'une belle villa à Relizane et d'un bungalow à Mostaganem en 1998. Nos sources reprochaient à ce magistrat le fait d'avoir fomenté des complots contre des juges pour des motifs fallacieux. Ainsi donc, et grâce au soutien de l'ancien inspecteur régional du ministère, il aurait monté de toutes pièces des affaires disciplinaires contre 20 juges, tous réhabilités plus tard par le Haut conseil de la magistrature. Pour parvenir à ses fins, il n'avait pas hésité, en 1998, à muter le procureur de la République du tribunal de Relizane et son remplacement par un autre. Cette mesure, somme toute banale, cachait, en fait, une manoeuvre sournoise visant à détourner la villa qu'occupait le procureur muté, un logement de fonction propriété de la wilaya et mis à la disposition du procureur de la République. Son remplaçant s'est vu attribuer un appartement à la cité El-Intissar. Et c'est là où commence le plan. Les documents en notre possession révèlent qu'en date du 5 mars 1998, la villa a été restituée aux domaines et le même jour, un bail de location de la villa a été établi au profit d'un proche parent du procureur général de la Cour de Mostaganem. Quelques jours plus tard, la commission de cession des biens de l'Etat, lors de la réunion, du 17 juin 1998, décide de céder la villa pour un montant de 430.000 DA au proche du procureur général, qui obtiendra, le 5 août de la même année, l'acte de propriété. Cette cession s'est effectuée sans qu'une évaluation logique du prix de la villa soit réalisée comme mentionnée sur une correspondance du chef de daïra, adressée au président de la commission le 23 juin 1998, soit un jour avant que la direction des domaines n'établisse l'acte de vente. Cette façon d'agir n'aurait pas réussi s'il n'y avait pas eu des complicités au niveau de l'administration locale qui ont facilité la tâche aux auteurs de ce faux. Ce même procureur général s'illustrera, encore une fois, en bénéficiant, toujours sur la base de manoeuvres, d'un bungalow à la plage de Hadjadj à Sidi Lakhdar, wilaya de Mostaganem. Le maire de cette localité convoquera en date du 15 juillet 1998, son assemblée pour une session extraordinaire avec un seul point à l'ordre du jour : approbation de la mesure d'établir un acte de location d'un bungalow au profit du procureur général près la Cour de Mostaganem en date du 23 juillet. La décision est adoptée et le bungalow sera vendu quelques mois plus tard à un prix astronomique. Pour parvenir à ses fins, le procureur général n'a pas hésité à user de menaces à l'encontre de certains élus pour les pousser à voter pour la décision de location (à son profit) du bungalow. Nos sources s'étonnent du silence des autorités qui ont pourtant des preuves condamnant les agissements de ce procureur. A Relizane, on soutient que cet individu faisait la pluie et le beau temps et on n'hésite pas à l'affubler du titre de baron de la mafia du foncier puisqu'il a réussi à mobiliser l'administration pour servir ses intérêts et ceux de ses proches, comme par exemple acheter une somptueuse villa pour la modique somme de 430.000 DA, alors qu'en réalité son prix dépasse allégrement le milliard de centimes.