Noureddine Benissad regrette que la Laddh n'ait pas été associée au processus électoral par les pouvoirs publics, à l'image des observateurs étrangers qui ont été invités en Algérie. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, en collaboration avec l'organisation internationale Médias Support et le Groupe arabe de monitoring, a dévoilé, hier à Alger, au siège de la Laddh (branche Benissad), les conclusions partielles inhérentes à l'étude de la couverture médiatique de la campagne électorale des législatives. La conclusion définitive de cette étude sera déclinée vers la fin du mois de juin prochain. Cette étude, qui consiste en l'évaluation des couvertures médiatiques, s'articule sur la période allant du 15 au 25 avril dernier. Ladite étude a scruté les médias sur le traitement «indépendant, impartial, responsable et équitable de l'événement électoral et des acteurs de l'échéance électorale» que vit l'Algérie. L'approche du monitoring vise à produire «un rapport fondé sur les faits avérés et crédibles relatifs à la couverture de chaque événement durant le processus électoral, notamment la répartition des tranches de passage des acteurs politiques dans les médias, le contenu des messages délivrés, les commentaires faits, le ton employé et les thèmes abordés». L'observatoire, mis en place à ce propos, s'est penché sur «un échantillonnage représentatif des médias nationaux», afin de tirer des enseignements pouvant constituer une base d'analyse pour des organismes indépendants et des pouvoirs publics. Pour atteindre cet objectif, le monitoring des médias s'est intéressé aux supports médiatiques publics et privés. Radios, télévisions et presse écrite. L'observation s'est portée sur l'Entv, Ennahar TV et Echourouk TV, en ce qui concerne les télévisions et sur la Chaîne I, II et III pour la Radio nationale. Dans le même contexte, l'observatoire s'est référé également à neuf titres de la presse nationale dont deux quotidiens publics. Parmi les neuf journaux passés sous la loupe des experts, quatre sont édités en langue arabe. Les journaux francophones mis en relief dans cette étude sont le Quotidien d'Oran, El Watan, Le Soir d'Algérie, Liberté et El Moudjahid. Dans le registre des journaux arabophones, les auteurs de cette étude se sont basés sur le journal El Khabar, Echourouk, Ennahar et Echaâb. Dans sa lecture des résultats préliminaires de l'étude, le président de la Laddh, Maître Noureddine Benissad a été sans appel. «Les médias publics confondent leur mission qui consiste à informer l'opinion publique avec celle d'être un instrument au service du gouvernement», analyse le président de la Ligue. Il étaye ses propos en se basant sur le temps de passage des membres du gouvernement à la télévision, à la radio et les journaux publics qui sont respectivement de 11%, 11% et 21%. Ces taux dépassent de loin, en temps et en espace, la couverture des activités partisanes. L'analyse faite par le membre du Conseil de l'ordre des avocats du barreau d'Alger est vérifiable également auprès de la presse privée pris en échantillon dans cette opération de monitoring. L'orateur révèle un fait d'envergure et disproportionné dans la presse privée. Dans ce sillage, «le gouvernement occupe 21% de l'espace de couverture contre 12% imparti au FLN, 8% au RND, 7% pour l'Alliance verte, 5% pour le FFS alors que les activités du PT occupent 4% d'espace dans les quotidiens privés», explique-t-il. Par ailleurs, parmi les carences médiatiques recensées lors de cette campagne électorale, on note la quasi- absence dans les colonnes de journaux des acteurs ayant appelé au boycott de cette échéance électorale. Le boycott étant jugé comme position politique par les analystes. Les initiateurs de l'étude se sont intéressés également aux femmes impliquées dans cette campagne médiatique. En dépit de leur nombre évalué à plus de 7 000 candidates, la couverture médiatique des femmes sur les ondes de la radio représente 6% alors que celle consacré dans les journaux est calculée à 5%. Avec, un grand dépit, Noureddine Benissad regrette que la Laddh n'ait pas été associée au processus électoral par les pouvoirs publics à l'image des observateurs étrangers qui ont été invités en tant qu'observateurs en Algérie.