La presse internationale est longuement revenue dimanche sur les résultats des élections législatives 2012 en Algérie, et rapporte les réactions des partis politiques, qui ont apprécié diversement le verdict des urnes. Dans son éditorial, le quotidien français Le Monde affirme que l'Algérie est à « contre-courant du ‘‘printemps arabe''". "C'est comme si rien ne s'était passé. Premier test électoral en Algérie depuis la vague du ‘‘printemps arabe'', les élections législatives du 10 mai ont produit un résultat quasi identique aux élections de 2007 (...) L'Algérie serait donc, si l'on en croit les chiffres officiels (du scrutin), hermétiquement imperméable au vent de changement qui souffle sur le monde arabo-musulman", estime le journal français. "Alors que les élections organisées depuis un an au Maroc, en Tunisie et en Egypte ont produit des assemblées dominées par les islamistes, en Algérie, au contraire, les partis islamistes ont été laminés", écrit Le Monde, ajoutant que "ce revers est si spectaculaire qu'il est aussitôt apparu comme suspect, d'autant plus que de premières estimations, vendredi matin, avaient laissé penser que les islamistes arriveraient en deuxième position". Le quotidien a repris également les accusations de "fraude massive" lancées par l'Alliance de l'Algérie Verte. "Les élections du 10 mai ont produit une autre spécificité algérienne, beaucoup plus positive : l'irruption massive des femmes au Parlement, à la suite de l'introduction de quotas dans les listes électorales. Elles seront 145, soit près d'un tiers des députés, dans la nouvelle assemblée algérienne. Plus d'un pays européen, à commencer par la France, rêverait d'un pareil chiffre", conclut Le Monde. "Législatives en Algérie : le "statu quo" pour poursuivre les réformes présidentielles", titre, de son côté, l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur qui reprend aussi les accusations de "manipulation" par le pouvoir proférées par les islamistes qui ont subi un "important revers, une première depuis le début du ‘‘printemps arabe''". "Les Algériens se sont réveillés samedi avec une assemblée qui consacre la prééminence du traditionnel Front de libération nationale (FLN), un statu quo favorisé par un faible score pour les islamistes malgré l'influence attendue du ‘'printemps arabe'' », poursuit Le Nouvel Observateur en soulignant "l'arrivée de 145 femmes dans l'hémicycle contre 30 (en 2007)". Quant au journal Libération, son envoyé spécial en Algérie a préféré ouvrir avec "Le trop beau succès électoral du FLN", estimant que le score obtenu aux législatives par le parti au pouvoir "laisse sceptiques nombre d'observateurs". Pour Libération, l'Algérie est le "seul pays qui saute une saison: le printemps".