L'équipe algérienne a disputé un non-match face à un onze tunisien remarquablement organisé. Match nul, 1-1. C'est toujours ça de pris. C'est même un résultat inespéré pour l'USMA de ce vendredi. Une USMA qui aurait pu s'incliner sans que nul ne trouve à redire sur le résultat. Comme quoi il n'y a pas à maudire ce match nul tant notre représentant a été en deçà de ce que l'on était en droit d'attendre de lui. Quand le futur champion d'Algérie n'arrive pas à prendre le dessus sur le cinquième du championnat de Tunisie, de surcroît sur son propre terrain, il y a de quoi désespérer. Mais le désespoir s'impose-t-il pour un football que l'on sait, depuis longtemps, au creux de la vague? La performance de l'USMA, lors de ce match aller de huitième de finale de la coupe de la confédération n'a été que la preuve, une de plus, de la déliquescence d'une discipline qui n'a pas compris que tout est à refaire à son niveau. Il reste que l'équipe algérienne a encore un match, le retour, pour faire plaisir à ses supporters par une qualification. Laquelle qualification, si elle venait à se concrétiser, ne nous fera pas changer d'opinion sur le football algérien et la nécessité d'y opérer une véritable révolution. A la fin de la rencontre de ce vendredi, Saïd Allik, le président de l'USMA, reprochait à ses joueurs un manque flagrant d'agressivité. «C'était comme s'ils jouaient un match amical. C'est ce que je leur ai dit à la mi-temps. Ils semblaient n'avoir pas pris conscience qu'ils disputaient un match de Coupe d'Afrique». Quant à l'entraîneur, Djamel Menad, il soulignait un «certain excès de confiance qui a amené les joueurs à prendre de haut leur adversaire. Or, aujourd'hui, il n'y a plus d'équipe faible. Plutôt si, il y en a, mais elles sont à chercher dans notre football». Concédons à l'USMA le fait d'avoir disputé ce match sans quelques-uns de ses atouts puisque Ammour et Aribi sont blessés et Ghazi suspendu. En outre, Menad a volontairement choisi de se passer des services de Hamdoud pour mettre à sa place Deghmani qui a éprouvé d'énormes difficultés de placement, lui, le défenseur axial de métier. A propos de Hamdoud, ce dernier inscrit comme remplaçant, on lui avait demandé de s'échauffer quelques minutes avant la mi-temps. Il a continué à courir pendant tout le repas et on s'attendait à le voir entrer au démarrage de la seconde mi-temps. Or, il n'y a eu aucun changement le concernant et il a terminé le reste du match sur le banc de touche. A la fin du match, il nous a fait état de sa frustration. «Je n'ai rien compris, nous a-t-il dit. Je me sentais bien et j'étais prêt à jouer. Qu'on ne me sorte pas l'argument du joueur manquant de condition. Je me connais et je sais que j'étais apte à jouer ce match. Au Caire, on m'avait bien utilisé et je ne pense pas avoir déçu. Franchement, quelquefois j'ai envie de tout plaquer». Quant à Djamel Menad, il soutient que son joueur ne pouvait disputer ce match. «Il relève d'une blessure et physiquement, il n'est pas à 100% de ses capacités. Je m'en tiens à ce que je vois à l'entraînement où je demande à mes joueurs d'y aller. Hamdoud, lui, montre certaines réticences à s'engager. Cela prouve qu'il n'est pas au point». Cette parenthèse Hamdoud fermée, il convient de souligner l'extrême solidarité qui a animé les joueurs de La Marsa, contrastant de la sorte avec leurs vis-à-vis où, une fois de plus, on a tablé sur les individualités. L'équipe tunisienne était la visiteuse. Il ne lui appartenait donc pas de faire le jeu. Il est incontestable que Ali Selmi, l'entraîneur de l'AS Marsa a minutieusement étudié le jeu de son adversaire par le biais de cassettes vidéo. Il a ainsi appris le rôle essentiel joué par le duo Achiou-Dziri dans l'échiquier des Rouge et Noir. C'est pourquoi il a mis en place un dispositif qui ne leur a laissé que très peu d'espace, notamment pour les deux meneurs de jeu précités. Dès que Dziri ou Achiou avait le ballon, on voyait fondre sur eux deux ou trois Tunisiens. La Marsa n'avait plus qu'à attendre son adversaire où les deux attaquants Eneramo-Benchergui se marchaient trop souvent sur les pieds, confinés qu'ils étaient dans un même rôle. De son côté, l'USMA, à force d'attaquer à l'emporte-pièce, offrait des espaces aux Tunisiens, notamment à leur remarquable arrière latéral droit Ghazaoui, auteur de la passe décisive sur le but de son équipe. Et cette USMA-là a frôlé la catastrophe car son vis-à-vis a eu en seconde période au moins trois autres occasions nettes de scorer sur des actions qui avaient complètement déstabilisé l'arrière-garde des Rouge et Noir. C'est dire que l'USMA a eu beaucoup de mérite d'arracher le match nul d'autant que l'égalisation est survenue à un moment où l'équipe jouait à 10 suite à l'exclusion d'Enerama à la 80'. L'équipe algérienne, avec ce match nul, entretient l'esprit de la qualification encore qu'à la Marsa, on risque de trouver une équipe tunisienne peu ouverte au jeu puisque un 0-0 suffira à son bonheur. Son entraîneur, qui déclare que «rien n'est encore joué et que l'USMA pourrait être redoutable dans 15 jours à la Marsa», ne cherche pas à tirer une quelconque gloire du match nul obtenu à Alger. Quant à Djamel Menad, il espère que «La Marsa songera à attaquer lors du retour. Cela va nous donner de bonnes opportunités qu'il va falloir saisir». Mais cette USMA-là saura-t-elle vraiment se survolter en Tunisie? Sur ce qu'on a vu ce vendredi, on en doute. Cette équipe-là est à la fin d'un cycle. Plusieurs de ses joueurs sont retraitables et sont susceptibles de quitter la scène bientôt. Jeudi prochain, ils sont appelés à disputer un match très important du championnat puisqu'il s'agit du derby algérois contre le MCA. Ce sera un véritable test pour une USMA que les observateurs estiment sur le déclin.