Nombreux sont les autres retraités qui manifestent leur déception devant ces irrégularités. Annoncée en grande pompe en début septembre, cette mesure a mis beaucoup de baume dans le coeur des retraités qui espéraient ainsi amortir un tant soit peu le choc de la cherté de la vie notamment durant le mois de Ramadan, mais c'était compter sans la duplicité de l'administration qui profite de toutes les occasions pour se constituer des fonds propres et assurer ainsi les besoins en crédits. En effet, lorsqu'au début de septembre, le ministère de tutelle annonça cette majoration de l'ordre de 6%, pour les pensionnés admis à la retraite avant le 1er janvier 1999 et de 4% pour les retraités après cette date avec effet rétroactif du 1er mai 2003; quelle ne fut la joie des bénéficiaires qui espéraient ainsi améliorer leur pouvoir d'achat et faire face aux dépenses supplémentaires que le mois sacré de jeûne a toujours engendrées. Ils durent très rapidement déchanter: les prix des matières grasses (huile, beurre), de la tomate, des légumes secs et surtout ceux des viandes ont augmenté de 10 à 40% annihilant du coup cette mesure censée entraîner une amélioration des conditions de vie du citoyen le plus démuni : le retraité. Les Caisses des retraités (CNR) quant à elles, n'étaient pas en reste, car, par le biais d'un savant dispositif, elles s'arrangèrent pour grignoter sur cette majoration au point de réduire, sur le plan pratique, ces taux à 3% pour le premier cas et à 2% pour le second. Le grand bénéficiaire de cette opération n'est autre que la CNR, qui se voit ainsi dotée de crédits supplémentaires découlant de l'écart de la masse budgétaire allouée par l'Etat en fonction des taux initiaux prévus (6% et 4%) et de ceux réellement payés aux retraités. Aussi quelle ne fut pas la déception des retraités lorsqu'ils se présentèrent à la poste pour percevoir leurs pensions majorées et le rappel s'y rapportant ! Notre journaliste présent sur les lieux a interviewé quelques-uns de ces retraités tels H. S. dont la pension était initialement de 17.000 DA et qui n'a été majorée que de 333 DA, soit un peu moins de 2% de même que B. F. qui perçoit 6 150,00 DA mensuellement et qui voit augmentée sa pension de 90 DA au lieu de 240 DA soit un peu plus de 1,5%. Nombreux sont les autres retraités qui manifestent leur déception devant ces irrégularités. Le cas le plus frappant est relaté par B. A., ancien cadre dont la pension ne subit aucune majoration, après contact pris avec les services compétents de la CNR, il se vit répondre qu'il n'était pas concerné par cette majoration, car n'ayant pas une ancienneté de 3 ans en tant que retraité. Ce dernier s'étonne de cette anomalie, car le ministère de tutelle, en annonçant ces majorations n'a pas donné de date limite au bénéficiaire de cette mesure (retraité du 1er janvier 1992 au 1er mai 2000), ce qui aurait eu au moins l'avantage de faire patienter la frange concernée. Dans tout Etat de droit, la transparence est de rigueur, le peuple n'est ni endormi ni ignorant, il suffit tout simplement de l'informer et de le convaincre de l'équité des mesures prises. Il comprendra et saura patienter ; agir autrement ne saurait que lui faire penser qu'il est de nouveau dupé. Les temps changent, les mentalités doivent suivre.