Le Cla et le Cnapest estiment que Sidi Saïd est sorti «tardivement» de sa réserve. Une rencontre autour du problème de la grève des lycées réunira aujourd'hui ou demain le gouvernement et l'Ugta. C'est ce que nous a confirmé une source proche de la centrale syndicale. Les deux partenaires qui avaient déjà planché l'année dernière sur les questions salariales de la famille de l'éducation, devront lors de cette réunion trouver le moyen de désamorcer la crise du secondaire. Les deux organisations syndicales, à l'origine du débrayage des enseignants des lycées, le Cla et le Cnapest, estiment pour leur part que Sidi Saïd est sorti « tardivement » de sa réserve pour «sauver sa centrale», composée en majorité des adhérents représentant la Fnte. Selon M.Osmane, SG du CLA, «la Fnte a failli à sa mission en 2002 lorsqu'elle est rentrée en négociation avec le ministre de l'Education car elle n'a pu arracher que des miettes et ce, par manque de fermeté dans la défense des revendications du secteur». Ainsi, elle a perdu de son poids vis-à-vis de la corporation qui a récidivé en février 2003 pour s'organiser en syndicats autonomes «capables de la défendre convenablement», fait entendre M.Osmane. Ces deux syndicats ont réussi à drainer plusieurs adhérents à la Fnte, selon M, Mériane, SG du Cnapest, plus de 16.000 personnes ont quitté cette fédération pour rejoindre les rangs du Cnapest, ce qui a affecté la Fnte et donc l'Ugta. «Sidi Saïd essaye en ce moment de sauver sa maison en feu», déclare M.Osmane, persuadé que cette sortie n'est nullement spontanée. Toutefois, affirme-t-il, «elle ne reste de bon augure que lorsqu'elle arrive à trouver des solutions à ce conflit et, par conséquent, sauver cette année scolaire sérieusement menacée par le spectre de l'année blanche». Le secrétaire du Cnapest, quant à lui, estime que «si la rencontre entre Sidi Saïd et le chef du gouvernement aboutit à des résultats positifs, cela détruit tout le tapage médiatique du ministère, notamment cette question d'installation des commissions qui n'est qu'un leurre». «Ces commissions ont capoté», atteste Osmane en relevant que la Fnte s'est retirée laissant la place à des «petits syndicats qui n'ont aucun poids». Le drame des syndicats affiliés à l'Ugta, M.Mériane l'incombe à l'obnubilation de leurs adhérents par la gestion de leur carrière et la relégation des revendications de cette corporation au dernier plan. Revenant sur la rumeur qui court actuellement les rues, faisant part d'un éventuel remplacement des enseignants grévistes par des vacataires, le SG du Cnapest, est persuadé que cette «alternative» ne peut être réalisable du moment qu'il y a 60.000 enseignants grévistes. «Cela relève du surréalisme à moins que le ministre ne fasse appel à des étrangers et qu'il ne les paye en conséquent en les payant en devises», ironise-t-il. Aucun écho, par contre, ne nous est parvenu de la part de la tutelle qui a refusé tout commentaire concernant la confirmation ou non de cette information faisant état de la réunion gouvernement-Ugta. Dernier point abordé par les syndicats, la grève du moyen et du secondaire. Selon M.Osmane, le deuxième palier rentrera en grève à partir de mercredi. Quelques wilayas ont confirmé leur participation à savoir Béjaïa, Ain Defla, Oum Bouaghi, Tizi Ouzou ainsi que Boumerdès.